
CLOAREC Georges, Fernand
Né le 22 décembre 1923 à Saint-Lubin-des-Joncherets (Eure-et-Loir) ; domicilié à Droisy (Eure) ; fusillé le 21 février 1944 à Suresnes.
CLOAREC Georges, Fernand // Naissance : 22-12-1923 à Saint-Lubin-des-Joncherets (Eure-et-Loir) ; Domicile : Droisy Eure () ; Repression : Fusillé le 21-2-1944 à Suresnes (Seine) ; Décédé
Fils de Léon, ouvrier d’usine et de Valentine, née Daniou, tisserande, Georges Cloarec vit et travaille comme ouvrier agricole à Droisy, un petit village proche de Nonancourt dans l’Eure. Vers le début de l’année 1942, il s’engage dans la Marine nationale et rejoint Toulon. Mais peu enclin à accepter les ordres de ses supérieurs, il est mis aux fers pour avoir crié « Vive la France, À bas la Collaboration ! » En septembre 1943, craignant d’être requis au Service du travail obligatoire (STO), il part habiter chez son oncle, Louis Cloarec, domicilié au 30 rue du 14-Juillet à Alfortville (Seine). Il rencontre alors un ouvrier qu’il avait rencontré à Nonancourt, un certain Luigi Marconi qui le met en relation avec « Arthur », nom de résistance d’Eugène Martinelli. Georges Cloarec rejoint avec eux la section italienne des FTP-MOI à Ivry. Sous le pseudonyme de « Marc », matricule 10620, il participe à sa première action les 18 et 19 octobre 1943. Il effectue en compagnie d’un autre FTP, Robert Witchitz, un attentat dans un restaurant fréquenté par les Allemands, place de la Trinité. De nombreux autres coups de main, attentats, vols de bicyclettes suivront … Jusqu’au 13 novembre. Ce jour-là, Georges Cloarec a rendez-vous avec Robert Witchitz à 17 heures au métro Reuilly-Diderot mais des policiers l’attendent. Trois inspecteurs de la BS2 l’arrêtent après avoir interpellé son camarade rue La Fayette. Emmené dans les locaux des Brigades spéciales à la préfecture de police, il est battu lors des interrogatoires. Georges Cloarec est l’un des vingt-quatre accusés qui comparaissent le 18 février 1944 devant le tribunal du Gross Paris, rue Boissy-d’Anglas. La presse collaborationniste dont Le Matin s’en fait l’écho : « Le tribunal militaire allemand juge 24 terroristes ayant commis 37 attentats et 14 déraillements. Un Arménien, Missak Manouchian dirigeait cette tourbe internationale qui assassinait et détruisait pour 2 300 francs par mois. »
Georges Cloarec est passé par les armes le 21 février 1944 à 15 h 29 au Mont-Valérien avec les vingt-trois autres condamnés à mort. Il est inhumé dans le carré des corps restitués aux familles dans le cimetière parisien d’Ivry-sur-Seine (Seine).
Le nom de Georges Cloarec figure sur de nombreuses plaques commémoratives dédiées au groupe Manouchian : à Marseille, Valence, Vaulx-en-Velin, Paris, Évry-Courcouronnes, Le Blanc-Mesnil, Ivry-sur-Seine. Il est aussi mentionné sur la cloche du Mont-Valérien et sur les monuments aux morts de sa ville natale et de La Madeleine-de-Nonancourt. Une rue porte son nom à Nonancourt.
Dans une lettre émouvante destinée à son oncle, le jeune homme se montre particulièrement courageux : « […] J’ai fait mon devoir de soldat. Cher oncle, je te fais savoir que j’ai écrit à papa, mais je ne dis pas à mes parents que je vais être fusillé. Tu n’auras qu’à leur dire gentiment. Ce serait trop dur pour eux d’apprendre si vite. Surtout, fais bien attention, quand tu le diras à mon oncle et à ma tante Marie, de ne pas les choquer de trop. Souhaite bien le bonjour de ma part aux camarades.
Je vous quitte pour la vie. Votre neveu et cousin qui vous aime, Georges. »
Sources : SHD-Caen : 21P250278 ; SHD-Vincennes : 28P853297 ; maitron-fusilles-40-44.org, memorialgenweb.org
Françoise Passera
Mots-clés :
- 22-12-1923
- Saint-Lubin-des-Joncherets, Eure-et-Loir
- Droisy, Eure
- Alfortville, Seine-et-Oise
- 14-11-1943
- Paris, Seine
- Fresnes, Prison centrale de Fresnes, Seine
- 21-2-1944
- Suresnes, Seine




