LHUILIER Germaine, Charlotte

LHUILIER Germaine, Charlotte // Naissance : 28-1-1889 à Yvré-l'Evêque (Sarthe) ; Domicile : L'Hermitière Orne () ; Repression : Déportée le 31-1-1944 à  ; 29-3-1945 à Bergen-Belsen (Allemagne) ; Décédée

Fille de Victor Lhuilier et de Marie Bouviat, propriétaires du château des Arches de Lhuilier (Sarthe), Germaine Lhuilier se marie le 17 octobre 1911 à Paris avec Félix du Buisson de Courson. Elle est cependant veuve de guerre après le décès de son mari alors capitaine à Ablaincourt-Pressoir le 7 novembre 1916. Exploitante agricole, elle a plusieurs résidences dont une à Paris dans le 16e arrondissement rue d’Alboni et un château L’Hermitière dans le Perche. Elle a deux enfants Guillaume, né le 10 septembre 1912 et Aymard, né le 24 avril 1914.

Avec ses enfants, elle devient membre du nouveau groupe Prosper Buckmaster Satirist à partir de février 1943, son château devenant un comité de réception de stockage d’armes. Ainsi dans la nuit du 6-7 juin 1943, le réseau gère le parachutage d’armes à Gémages, au lieu-dit La Pierre Procure. Mais le 23 juin 1943, l’arrestation du chef du réseau Prosper à Paris, Suttil, provoque le démantèlement du réseau et des arrestations dans tout l’ouest de la France. Le 16 juillet 1943, 14 agents de la Gestapo perquisitionnent le château de l’Hermitière pour trouver des armes : Germaine est arrêtée avec sa femme de chambre Blanche Souvre et un réfractaire au STO Jean Reiss qui réussit à s’évader après avoir sauté par la fenêtre. Ses fils réussissent à se réfugier dans la résidence parisienne pour un temps. Malgré trois semaines de recherche dans le château, les Allemands n’ont pas trouvé le matériel qui avait été enterré dans une sablière à trois cent mètres du château.

Malgré ces recherches infructueuses, le lendemain, Germaine Lhuilier Vve Du Buisson de Courson est emmenée à Alençon par la Gestapo. Elle est dirigée sur Rouen le 20 juillet 1943 puis à la prison de Fresnes le 22 juillet. Le 30 novembre 1943, elle est envoyée au fort de Romainville. Le 24 janvier 1944, elle se retrouve à la gare de Compiègne pour être déportée à Ravensbrück où elle arrive le 31 janvier 1944 sous le matricule 27 388. Elle est transférée vers Bergen-Belsen le 28 février 1945. Elle y décède du typhus le 29 mars 1945.

La place de l’Hermitière porte en son hommage le nom de Place Germaine-de-Courson. Son nom est apposé sur le mémorial des Déportés de la Sarthe.

Sources : SHD-Caen : 21-P-482524 ; SSD-Vincennes : 16-P-371741 ; EC (Yvré-l’Évêque) ; AERI, La Résistance dans l’Orne, cédérom ; G. Bourdin, Les 500 déportés de l’Orne, p. 42

Catherine Duguépéroux