
DUTRIAUX Marius
Né le 5 février 1916 à Beauvais (Oise) ; domicilié à La Croix-Saint-Ouen (Oise) ; exécuté le 1er février 1944 à Rougemontiers (Eure)
DUTRIAUX Marius // Naissance : 5-2-1916 à Beauvais (Oise) ; Domicile : La Croix-Saint-Ouen Somme () ; Repression : Exécuté le 1-2-1944 à Rougemontiers (Eure) ; Décédé
Marius Dutriaux a porté plusieurs noms avant que le mariage de sa mère, Léonce Merlette, journalière avec Jules Dutriaux en 1921 lui permette de garder définitivement le nom de son beau-père. En effet, pour une raison inconnue, son père biologique Albert Cocquerel obtient par jugement la déchéance de sa paternité et on lui retire le droit de porter son nom. Il devient alors Marius Merlette jusqu’au mariage de sa mère.
A l’âge adulte, Marius Dutriaux est ouvrier agricole et s’installe à Tricot dans l’Oise, sa région d’origine. Il adhère au Parti communiste dans le grand élan du Front populaire, en 1936 et s’investit dans le champ politique, devenant un des dirigeants dans la région de Maignelay. Il a à son actif plusieurs mouvements de grève, ce qui est particulièrement rare dans le milieu agricole. Ainsi, le 10 juin 1938, 109 ouvriers cessent le travail, dans les fermes de Tricot… Mais les fermiers appellent à la main-d’œuvre extérieure et cassent ainsi la grève. Marius Dutriaux quitte alors la région pour s’installer à une trentaine de kilomètres au sud à La Croix-Saint-Ouen où il travaille dans diverses usines de bois. En 1940, il est marié et père de deux enfants Daniel né en 1940 et Yvette née en 1942.
Bien qu’exclu du Parti le 20 mai 1939, rien ne l’empêche quelques années plus tard
de rejoindre l’Organisation spéciale de l’Oise, essentiellement composée de communistes
clandestins. Il est arrêté une première fois le 4 mars 1942 par la Feldgendarmerie allemande, et libéré le lendemain sans que les raisons de son arrestation ne soient
clairement établies. Quelque mois plus tard, en septembre 1942, il est pris dans les
filets de la police allemande lors du démantèlement de l’OS de la région de Compiègne
et de la vallée de l’Oise. Les arrestations des membres de l’OS se multiplient, une
quarantaine d’hommes dont Marius Dutriaux sont déférés devant la justice. Il réussit
à s’évader dans la nuit du 29 au 30 juin 1943 de la maison d’arrêt de Compiègne mais
est néanmoins condamné par contumace à cinq ans de prison par la section spéciale
de la cour d’appel d’Amiens. La Résistance le cache à Caen où il a pour mission de
reformer un triangle de direction de la résistance communiste avec André Louvel
et Oscar Dassonville
. Il tombe dans une souricière tendue par la Gestapo le 11 décembre 1943. Lors du transfert entre la prison de Caen à Rouen, le 1er février 1944, Marius Dutriaux et un autre résistant arrêté, Emmanuel Robineau
, sautent à Rougemontiers (27), route nationale 180, du camion militaire allemand
qui les transportait. Repris aussitôt tous les deux, ils sont fusillés à 300 mètres
de la route nationale 180 dans un chemin de déblai
Il est enterré au cimetière de Lacroix-Saint-Ouen (Oise), sa commune d’origine. Son nom figure sur le monument aux morts de Rougemontiers et de Lacroix-Saint-Ouen.
Sources : SHD-Caen : 21P446710 ; SHD-Vincennes, 16P206144 ; Quellien, J., Livre mémorial des victimes du nazisme dans le Calvados, p. 78, Héros et martyrs de l'Eure, maitron-fusillés.fr , resistance60.fr, memorialgenweb
Françoise Passera
Mots-clés :
- 5-2-1916
- Beauvais, Oise
- La Croix-Saint-Ouen, Somme
- 11-12-1943
- Caen, Calvados
- Caen, Prison, Calvados
- Caen, Calvados
- 1-2-1944
- Rougemontiers, Eure




