
ESKENAZI Bohor
Né le 15 mars 1898 à Smyrne (Turquie) ; domicilié à Rouen (Seine-Inférieure) ; déporté le 14 septembre 1942 à Auschwitz ; assassiné.
ESKENAZI Bohor // Naissance : 15-3-1898 à Smyrne (Turquie) ; Domicile : Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 14-9-1942 à ; ; Assassiné
De nationalité turque, Behor – ou Bohor – arrive à Paris en février 1924 avec Esther Larose, son épouse ou sa compagne et sa fille aînée Eva née à Smyrne en 1923. Il est d’abord manœuvre dans une entreprise puis devient marchand ambulant en bonneterie.
Après le décès d’Esther Larose, il épouse Doudou Malki
de nationalité turque ; le 17 octobre 1927 ; un fils Nissim
naît de leur union. En avril 1929, le couple se fixe à Rouen, où naissent quatre
autres enfants Rose
Allègre
, Albert
et Léon
qui deviennent français comme leur frère aîné, après la requête de leur père auprès
du juge de paix. En octobre 1941, il est interdit aux Juifs d’être en contact avec
le public et de vendre sur les marchés. Behor Eskenazi est alors sans travail et donc
sans ressources et la vie devient très difficile.
Dans la nuit du 6 au 7 mai 1942, il est arrêté à son domicile, 4 rue d’Amiens, par la police française, parce que d’origine juive, lors de la première rafle de Juifs de sexe masculin âgés de 18 à 54 ans dans le « Grand Rouen » et à Elbeuf. Cette rafle est décidée, préparée depuis plusieurs mois par la section antijuive de la Gestapo de Paris avec l’aide de la Sipo-SD régionale établie à Rouen et l’accord de Berlin. Elle est ordonnée à cette date, après un attentat commis le 2 mai contre deux marins allemands mortellement blessés par des résistants FTP à Saint-Aubin-lès-Elbeuf (Seine-Inférieure), ce qui permet aux responsables nazis de la présenter comme un acte de représailles. Behor Eskenazi est détenu pendant cinq jours à la maison d’arrêt Bonne-Nouvelle de Rouen, secteur allemand. Le 12 mai il est transféré par le train de Paris de huit heures 37 à la gare Saint-Lazare ; puis un autobus parisien réquisitionné le conduit dans le camp de Drancy où il est interné (matricule 11680). Le 14 septembre 1942, il est déporté par le convoi n°32 dans le centre de mise à mort d’Auschwitz où il est assassiné.
Il n’est pas oublié et son nom figure à Rouen sur le mémorial de la synagogue, sur un Pavé de Mémoire posé devant son dernier domicile et à Paris sur le Mur des noms au Mémorial de la Shoah.
Sources : SHD-Caen : 21P447 786, AD76 : 3352W2, 51W170, 22W Z11752 ; D.Holstein, Je ne vous oublierai jamais mes enfants d’Auschwitz, p. 22-23, F. Bottois, De Rouen à Auschwitz, les Juifs du « Grand Rouen » et la Shoah, 9 juin 1940-30 août 1944, p. 145-160
Françoise Bottois
Mots-clés :
- 15-3-1898
- Smyrne, Turquie
- Rouen, Seine-Inférieure
- 6-5-1942
- Rouen, Seine-Inférieure
- Rouen, Seine-Inférieure
- Drancy, Seine
- Auschwitz




