
ESPAILLAC Pierre Alexandre Gaston Louis
Né le 14 mars 1912 à Moncaut (Lot-et-Garonne) ; domicilié à Grand-Quevilly (Seine-Inférieure) ; déporté le 15 juillet 1944 à Neuengamme ; rescapé.
ESPAILLAC Pierre Alexandre Gaston Louis // Naissance : 14-3-1912 à Moncaut (Lot-et-Garonne) ; Domicile : Le Grand-Quevilly Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 15-7-1944 à ; ; Rescapé Brezani Tchécoslovaquie
Le père de Pierre Espaillac, Antoine, est capitaine d’artillerie en retraite et officier de la Légion d’Honneur, lors de la naissance de son fils, le 14 mars 1912. Âgé de 49 ans, il est également natif du Lot-et-Garonne. Sa mère, Anne Laffargue, a 39 ans. Après la Première Guerre mondiale, Pierre Espaillac devient pupille de la nation à la suite du jugement du tribunal civil d’Agen du 23 mars 1923.
Docteur en droit, il est commissaire de police à Falaise (Calvados) au début de la Seconde Guerre mondiale. Là, plusieurs actes de Résistance sont à mettre à son actif ; il fournit des renseignements sur les ouvrages fortifiés, les mouvements de troupes allemandes ainsi que sur l’activité de certains agents allemands à François Colonna. Ce dernier, également commissaire de Police, est un agent du réseau Ajax-Micromegas. Il fournit des faux papiers à des familles juives, de fausses cartes d’identités aux Résistants qui lui en ont fait la demande. Il prévient aussi des réfractaires du STO dès qu’il a connaissance de recherches qui les ciblent. En difficulté avec la Feldkommandantur de Falaise, il est affecté à Grand-Quevilly (Seine-Inférieure) en février 1944. Là, il protège Jean Capdeville de l’arrestation. Jean Capdeville était alors responsable régional militaire de Libération-Nord pour la Normandie. En mars 1944, Pierre Espaillac refuse un poste d’intendant-adjoint que le milicien Boudet-Gheusi lui propose.
En juin 1944, après les premières opérations alliées sur les côtes de la Manche et
du Calvados, les forces allemandes décident d’arrêter plusieurs personnalités pour
servir d’otages. Pierre Espaillac fait partie des personnes choisies, comme André
Bodin
, Albert Le Clainche
, Pierre Le Gall
, Jules Lechaux
, Raymond Lefebvre
ou Jean-Michel Rannou
, Il est arrêté le 10 juin au Grand-Quevilly. Interné à Rouen jusqu’au 24 juin, il
est envoyé à Compiègne (mle 42 466). Le 15 juillet, il est déporté vers le camp de
concentration de Neuengamme (mle 37 683). Là, plus de 350 déportés, arrêtés majoritairement
dans les jours suivant le Débarquement, sont mis à l’écart dans deux baraques distinctes
du camp central mais toujours dans son enceinte. Déjà séparés des autres détenus à
Compiègne au sein du camp C, les déportés se nomment entre eux les « Ducancés » (du
camp C). Dans ces deux baraques, ils ne sont pas astreints au travail obligatoire,
ont pu garder leurs vêtements civils mais possèdent les mêmes conditions alimentaires
que le reste du camp. Au début du printemps 1945, la Croix Rouge suédoise parvient
à convaincre les autorités du camp de transférer les « Ducancés » vers un autre camp.
Sous l’autorité du capitaine Harald Folke, ils effectuent le trajet vers le KL Theresienstadt entre le 12 et le 14 avril 1945. Détenus dans la forteresse à côté
du ghetto, ils sont ensuite transférés à Brézany, près de Prague. C’est là que Pierre
Espaillac retrouve la liberté le 9 mai.
Après-guerre, il se marie le 3 février 1951 à Neuilly-sur-Seine (Seine) avec Christiane Marie Suzanne Gaudiol. Il décède le 24 janvier 1994 à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme).
Sources : SHD-Caen : 21P642181 ; Archives de Paris
Benoit Luc
Mots-clés :
- 14-3-1912
- Moncaut, Lot-et-Garonne
- Le Grand-Quevilly, Seine-Inférieure
- 10-6-1944
- Le Grand-Quevilly, Seine-Inférieure
- Rouen, Prison Bonne-Nouvelle, Seine-Inférieure
- Compiègne, Oise (42466)
- Neuengamme (37683)
- Theresienstadt
- Brezani
- 9-5-1945
- Brezani, Tchécoslovaquie




