GALLON Jean, Albert, Henri

GALLON Jean, Albert, Henri // Naissance : 27-2-1914 à Paris (Seine) ; Domicile : Goupillières Eure () ; Repression : Déporté le 17-8-1944 à  ;  ; Rescapé Buchenwald Allemagne

Né dans le 18e arrondissement au 13 rue Joseph de Maistre, Jean Gallon est le fils d’un instituteur Marie-Aristide Gallon et de Jeanne Boyard, sans profession. L’enfant ne connaîtra guère son père tombé à Verdun en juin 1916. Pupille de la Nation après la guerre, il se marie en 1939 à une collègue Étiennette Dubet. Le couple s’installe en Normandie où quatre enfants naissent dans les premières années de leur mariage. Ancien membre du Front national, le couple des Gallon, comme d’autres résistants de l’Eure, rejoint en 1943 le mouvement Résistance.

De retour de sa déportation, il a expliqué les circonstances de son arrestation : « J’ai été arrêté en pleine bataille de Normandie, le 2 août 1944, avec Michel Boudier, un pilote commandant l’escadrille Alsace, abattu en Normandie et grièvement blessé, que nous cachions et soignions depuis près de trois semaines. Ma femme a été arrêtée également, puis laissée libre « sans doute comme pigeon ». Quant au pilote, lui aussi incarcéré et maltraité, il est finalement reconnu comme un soldat régulier et envoyé dans un oflag en Bavière.

Mais Jean Gallon subit un tout autre sort. Il est transféré de la prison Bonne Nouvelle de Rouen vers le camp de rassemblement de Royallieu à Compiègne (mle 47 865). Il en part le 17 août, dans le dernier convoi qui part de l’Oise à destination de Buchenwald. Il arrive quatre jours plus tard, le 21 août où il est immatriculé dès son entrée sous le numéro 81 232. Il reste au camp principal où de jeunes tsiganes se souviennent de lui après la guerre car il s’attachait à donner quelques leçons de calcul et d’écriture avec des moyens des plus rudimentaires aux plus jeunes d’entre eux… Il quitte le camp le 11 avril 1945, date de la libération du KL. Il revient en France par le centre d’accueil de Paris Orsay où il arrive le 23 avril.

Il décède le 3 novembre 1995 à la Rochelle (Charente-Maritime) après une vie de militantisme au sein des associations de résistants.

Sources : SHD-Caen : 21P610963 ; J.Papp, La Résistance dans l’Eure, p. 188 ; Revue de la France Libre, n° 293, 1er trim. 1996 ; memoiredeshommes.org

Françoise Passera