GAUBERT Thérèse, Janine, Odette

GAUBERT Thérèse, Janine, Odette // Naissance : 19-4-1922 à Rânes (Orne) ; Domicile : Rânes Orne () ; Repression : Arrêté au sein du Reiche le NA-NA-NA à  ; Rescapé Bergen-Belsen Allemagnee

Thérèse Gaubert naît à Rânes dans une famille modeste : son père, Eugène Gaubert, exerce le métier d’ouvrier plâtrier et sa mère, Céline Guillouard, est occupée au ménage. En 1943, célibataire et vraisemblablement orpheline, elle réside chez son oncle au lieu-dit La Robillardière à Rânes. Avant son départ outre-Rhin, elle est serveuse au café de la Poste à Argentan (Orne), lieu très fréquenté par l’occupant. Selon elle, une femme rencontrée dans ce bar la convainc de partir travailler volontairement en Allemagne. Contrat signé, elle devait rejoindre München pour un emploi de cuisinière. Mais, partie de France le 4 mars 1943, elle est en fait dirigée vers Berlin et employée chez Siemens dans une usine de munitions.

Les dates et les circonstances précises de son arrestation divergent selon les sources. D’après elle, la Gestapo de Berlin l’arrête le 15 octobre 1943 pour sabotage et refus de travail. Elle est ensuite internée à la prison de l’Alexanderplatz avant d’être transférée au KL de Ravensbrück (mle 78 548). D’autres sources mentionnent qu’elle aurait été accusée d’espionnage. Selon la mission française de recherche des victimes de guerre dirigée par Pierre Garban à partir de la fin des années 1940, Thérèse Gaubert aurait été employée une première fois par la firme Siemens du 4 mars 1943 au 16 février 1944 avant d’abandonner son poste. Elle travaille à nouveau dans la même usine à partir du 24 août 1944 jusqu’à son arrestation par la police allemande. Son nom figure sur une liste d’entrée de détenus au camp de Ravensbrück datée du 18 octobre 1944 et le statut de « politique » est indiquée à côté de son matricule 78 548. En janvier 1945, elle aurait été évacuée au KL de Bergen-Belsen et immatriculée sous le numéro 32 832.

C’est dans ce camp, devenu un véritable mouroir où sont dirigés des milliers de déportés dans les dernières semaines du conflit, que Thérèse Gaubert est libérée par les troupes anglaises. Atteinte du typhus et considérablement affaiblie, elle est admise dans l'hôpital de campagne britannique Glyn Hughes avant d’être rapatriée en France par avion. Son passage est enregistré le 3 juin 1945 à Paris à l’hôtel Lutetia réquisitionné en centre d’accueil de déportés.

Thérèse Gaubert est décédée le 17 août 1988 à Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir).

Sources : Archives Arolsen ; SHD-Caen : 21P612465, fonds G.Tillion ; Gedenkbuch Bergen-Belsen ; AD61 : 2W73 ; EC (Rânes); deces.matchid.io

Sébastien Beuchet