
GILLES Pierre, Robert, Max, Jean
Né le 25 juin 1923 à Blangy-sur-Bresle (Seine-Inférieure) ; domicilié à Dieppe (Seine-Inférieure) ; déporté le 24 janvier 1943 à Sachsenhausen ; décédé le 22 avril 1945.
GILLES Pierre, Robert, Max, Jean // Naissance : 25-6-1923 à Blangy-sur-Bresle (Seine-Inférieure) ; Domicile : Dieppe NA () ; Repression : Déporté le 24-1-1943 à ; ; Décédé
Dernier enfant d’une fratrie de trois, Pierre Gilles aurait été, selon ses proches, « un garçon gentil et facétieux ». Il est le fils d’un couple de commerçants, propriétaires des Établissements Mariette de Blangy-sur-Bresle, Dieppe et Eu. Leur mère étant décédée en septembre 1923 et leur père en mars 1930, Pierre alors âgé de sept ans, Janine sa sœur, 10 ans et son frère aîné, Jean Henri, âgé de 15 ans, sont confiés à leur tante paternelle Louise Gilles.
À 18 ans, Pierre Gilles est célibataire et habite à Dieppe. Au début de l’Occupation,
il entre en en relations avec un groupe de résistance informel auquel participent
aussi Maurice Levasseur
et Marcel Kérélo
et René Maurice, un camarade de Blangy-sur-Bresle du même âge que Pierre Gilles.
Ensemble, ils distribuent des tracts antiallemands… avec une certaine inconscience…
sans observer la moindre mesure de sécurité, en plein jour et en pleine rue. Pierre
Gilles, encore mineur, est arrêté le 22 décembre 1941 par la police française pour
« propagande gaulliste » car il est en possession de quelques tracts anglais. Suivent
les arrestations de ses camarades, quelques jours plus tard.
Interné à la prison de Dieppe, Le jeune homme est ensuite conduit à celle de Rouen pour être jugé. Il est condamné par la Cour de Justice de Rouen à deux ans d’emprisonnement le 21 janvier 1942. Envoyé à la centrale de Poissy où sont rassemblés de nombreux opposants à Vichy, les autorités françaises le livrent aux autorités d’occupation pour qu’il soit déporté. Il rejoint alors le camp d’internement sous administration allemande de Compiègne-Royallieu pour être transféré dans le premier convoi de l’Opération Meerschaum. Celle-ci prévoit de fournir en travailleurs forcés les usines de guerre du Reich. Le 24 janvier 1943, il part dans un convoi massif de 1600 hommes, destiné au camp de concentration de Sachsenhausen (mle 59 241). Comme la plupart des Normands de ce convoi, il est affecté au Kommando Heinkel, le plus important des camps-annexes où alternent les Blocks des déportés astreints au travail forcé et les halls de fabrication des bombardiers lourds HE 177 de la Luftwaffe ; il est ensuite transféré au KL Buchenwald (mle 67 105) le 22 juillet 1944 pour rejoindre les usines AEG du Kommando de Leipzig. Quelques mois plus tard, le 10 septembre 1944, ses geôliers le transfèrent au KL Flossenbürg (mle 28 422) pour travailler dans les constructions aéronautiques Erla du Kommando de Mülsen.
À l’âge de 22 ans, épuisé par les effroyables conditions de la vie concentrationnaire, incapable de poursuivre plus loin la marche d’évacuation des milliers de prisonniers du camp, Pierre Gilles est abandonné par la colonne en marche. Les circonstances de son décès sont mal connues, mais il aurait été victime, le 13 avril 1945, des exécutions sommaires perpétrées par les SS sur le stade de Niederschlema près de Aue (Saxe), où 86 détenus sont passés par les armes et enterrés dans une fosse commune.
Son nom est honoré sur le monument aux morts de Dieppe.
Sources : SHD-Caen : 21P455483 : La Vigie de Dieppe, 15 mai 1931 ; AP : E. Koch, témoignage écrit de M. Olivier Chollet, petit-neveu de René Maurice du 8 décembre 2021 ; « historique de Mülsen », asso-flossenburg.com
Catherine Voranger
Mots-clés :
- 25-6-1923
- Blangy-sur-Bresle, Seine-Inférieure
- Dieppe
- 22-12-1941
- Dieppe, Seine-Inférieure
- Dieppe, Seine-Inférieure
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- Buchenwald (67105)
- Leipzig (67105)
- Flossenbürg (28422)
- Mülsen (28422)




