
GODIN Théophile, Jules, Ernest
Né le 8 août 1897 à Ferrière-la-Verrerie (Orne) ; domicilié à Tourouvre (Orne) ; exécuté le 13 août 1944 à Tourouvre.
GODIN Théophile, Jules, Ernest // Naissance : 8-8-1897 à Ferrière-la-Verrerie (Orne) ; Domicile : Tourouvre Orne () ; Repression : Exécuté le 13-8-1944 à Tourouvre (Orne) ; Décédé
Théophile Godin naît au domicile familial situé au hameau des Landes à Ferrière-la-Verrerie. Son père, Léon, François Godin déclare le métier de cultivateur et sa mère, Clémence, Marie, Émelie, Eugénie Bonnet être « sans profession particulière » comme l’indique l’acte de naissance de leur fils Théophile. Devenu journalier agricole, ce dernier est convoqué devant le conseil de révision en 1915, puis à nouveau en 1916 et 1917, mais il est réformé en raison de son état de santé jugé « faible ». Le 10 septembre 1921, Théophile Godin épouse Émilienne, Berthe, Marthe Charron à Tourouvre où il réside en 1944.
Début août 1944, les combats font rage dans l’Orne et les troupes allemandes peinent à enrayer l’avancée des forces alliées. Soumise aux attaques de l’aviation et aux opérations d’harcèlement menées par les groupes de FFI, la Wehrmacht subit de nombreuses pertes. Le 12 août 1944, un soldat allemand est tué lors du mitraillage aérien de son véhicule, rempli de matériels et de provisions, au niveau de la rue Mondrel (actuelle rue du Québec) à Tourouvre. Des habitants déposent son corps devant une maison du centre faisant office de Kommandantur. Le lendemain, le 13 août 1944 vers 17h30, les unités allemandes quittent précipitamment les lieux et se replient dans la forêt voisine après un accrochage avec une patrouille d’éclaireurs américains. Vers 19 heures, plusieurs dizaines de soldats de la 12ème division SS Hitlerjungend, dirigée par le capitaine Bör, cantonnée dans la commune voisine de Soligny-la-Trappe, découvrent le corps du soldat allemand gisant devant la Kommandantur et assistent au pillage d’une remorque de provisions laissées par les Allemands dans leur précipitation. Furieux, les soldats SS encerclent les lieux, tirent sur les villageois et décident de faire sortir les habitants de leurs maisons à coups de rafales de mitraillettes et de grenades provoquant la mort de certains de leurs occupants. Au total, les soldats massacrent 18 personnes, en blessent neuf autres puis incendient 57 maisons. 80 Tourouvrains sont alignés contre le mur de l’école de garçons et assistent impuissants à la destruction du bourg avant d’être retenus comme otages au château de la Foucaudière situé à l’orée de la forêt voisine. Comment expliquer un tel déchainement de violence contre des civils non armés ? La population du village est en fait accusée d’être complice des résistants et de la mort du soldat allemand retrouvé gisant devant la Kommandantur. La répression qui s’en suit est l’application des ordres du Maréchal Sperrle datés du 3 février 1944 : toute action maquisarde ou apparentée doit entraîner des représailles à l'encontre de la population civile locale, sans distinction d'âge ni de sexe.
Le boulanger Robert Guerrier, vétéran de la Grande Guerre et ancien prisonnier en Allemagne, réussit pendant la nuit à convaincre les officiers SS que le soldat retrouvé mort a été victime la veille d’une attaque aérienne. Le lendemain matin, le 14 août, les otages sont relâchés mais reçoivent l’ordre de quitter les lieux. Avant de repartir, les soldats allemands font exploser la Kommandantur et relancent l’incendie d’une partie du bourg laissant ainsi 184 habitants sans abri. Tourouvre sera reconstruit à partir de 1947.
Théophile Godin est l’une des 18 victimes du massacre. Il est tué par un obus tiré
sur sa maison par un char allemand. Sa belle-mère, Louise Rotrou, épouse Charron
, venue se réfugier à ses côtés, trouve également la mort.
Le nom de Théophile Godin est inscrit sur le monument aux morts de Tourouvre.
Sources : SHD-Caen : 21P616496 ; AD61 : 3NUMECEC166/3E2_166_25, R, R1267, R1266 ; Ganivet M. (dir.), 1944 La Libération du Perche, 2016 ; Les Muséales de Tourouvre, Tourouvre et le Haut-Perche dans la tourmente de la Seconde Guerre mondiale, exposition, 2024 ; memorialgenweb.org
Sébastien Beuchet
Mots-clés :
- 8-8-1897
- Ferrière-la-Verrerie, Orne
- Tourouvre, Orne
- 13-8-1944
- Tourouvre, Orne
- 13-8-1944
- Tourouvre, Orne




