GUERRIER Joseph, Léandre

GUERRIER Joseph, Léandre // Naissance : 24-2-1889 à Ernée (Mayenne) ; Domicile : Granville Manche () ; Repression : Déporté le 10-7-1942 à  ; 26-2-1945 à Dora (Allemagne) ; Décédé

Fils d’un marchand et d’une modiste, Joseph Guerrier est mécanicien à Granville, où il est domicilié 2 avenue Aristide Briand. Il épouse Juliette Baptistine, veuve Gaufreteau, le 1er juin 1929. De cette union naissent trois enfants : Madeleine le 25 mai 1921, André le 4 décembre 1930 et Georges le 23 avril 1932. Mobilisé, Joseph Guerrier est fait prisonnier avant d’être libéré. Membre de l’Armée Volontaire à partir d’octobre 1941, il collecte des renseignements sur les ouvrages défensifs côtiers allemands.

Joseph Guerrier est arrêté par les autorités allemandes le 20 janvier 1942 à Saint-Servan (Ille-et-Vilaine), en débarquant du Gabès, un bateau assurant la liaison entre Saint-Malo, Granville et Jersey, alors qu’il se trouve en mission. D’abord emprisonné à Saint-Malo, puis à Rennes, il est ensuite incarcéré le 15 juin 1942 à la prison de La Santé à Paris. Il la quitte le 10 juillet 1942 pour être déporté dans le cadre de la procédure Nacht und Nebel (« Nuit et Brouillard ») au camp spécial d’Hinzert (mle 4 594), où il arrive le lendemain.

Joseph Guerrier poursuit son périple dans le système carcéral nazi quittant Hinzert, le 22 septembre 1942, pour la prison de Wittlich, où il reste détenu presque un an. Il est ensuite transféré le 18 septembre 1943 à la prison de Wohlau, avant d’être dirigé vers le camp de Gross Rosen (mle 90 978) à la suite de l’abandon de la procédure « NN ». Comme beaucoup de déportés des prisons de Silésie, il est évacué le 8 février 1945 face à l’avancée de l’Armée rouge, dans des conditions dramatiques. Trois jours plus tard, le 11 février 1945, il arrive à Dora (mle 110 188). Il est enfin dirigé vers la Boelcke Kaserne de Nordhausen, devenue le mouroir de Mittelbau, où il décède le 26 février 1945, à 16 heures 45.

Son nom figure sur le monument aux morts de Ernée. Il est aussi inscrit à Granville, sur le monument Maurice Marland et sur une plaque dans l’église Saint-Paul. Il est par ailleurs mentionné sur le monument aux victimes du nazisme de la Manche à Saint-Lô, et sur le Mur mémorial des déportés de Mayenne à Mayenne.

Sources : Arolsen ; SHD-Caen : 21P459820 ; MRD-Besançon : Fichier La Martinière ; Thiery L., Le Livre des 9 000 déportés de France à Mittelbau-Dora, p. 1051 ; memorialgenweb.org

Christine Dalbert-Lebrun