HAZAC Jacques

HAZAC Jacques // Naissance : 15-10-1898 à Constantinople (Turquie) ; Domicile : Cherbourg Manche () ; Repression : Déporté le 7-10-1943 à  ;  ; Assassiné

Jacques Hazac et sa femme Dona Béhar, Juifs d’origine turque, naturalisés Français en 1926, s’établissent à Cherbourg en 1931 ou 1932 avec leurs deux enfants Henri  et Sarah . Ils y exploitent un commerce de bonneterie. Dès le 27 septembre 1940, Jacques Hazac est victime de la première ordonnance anti-juive le contraignant à apposer une affiche avec le mention « entreprise juive » dans sa vitrine. En octobre 1940, il décide de quitter Cherbourg pour Paris avec sa famille. Les Hazac s’installent au n° 90 du boulevard Voltaire, mais échappent à la rafle du 20 août 1941 touchant le 11e arrondissement de Paris. Quelques jours plus tôt, en effet, ils ont fui la capitale et trouvé refuge à Nice. Jusqu’à la fin de l’occupation italienne, ils bénéficient de la relative bienveillance des autorités italiennes à l’égard des Juifs présents dans cette zone.

Dès le lendemain de la capitulation italienne signée par le maréchal Badoglio le 8 septembre 1943, la SS d’Alois Brunner arrive à Nice et met en place une véritable traque des Juifs réfugiés dans l’ancienne zone d’occupation italienne. Ce sont près de 5 000 Juifs, de toute nationalités, qui sont menacés par l’arrivée des troupes allemandes. Jacques Hazac est arrêté par la Gestapo avec son fils Henri , le 22 septembre 1943, sur la route de Menton à Nice lors d’une rafle.

Interné à Nice jusqu’au 26 septembre, puis transféré à Drancy (mle 5 518), Jacques Hazac est déporté le 7 octobre 1943 dans le convoi n° 60 comptant 1 100 personnes. Trois jours plus tard, à l’arrivée à Auschwitz, il fait partie avec son fils des 340 hommes sélectionnés pour le travail et affectés au camp de Monowitz (mle 157 067). Malade, il est admis le 10 décembre 1943 à l’infirmerie du camp où il est hospitalisé jusqu’en juin 1944. C’est là que son fils le voit pour la dernière fois. Il y meurt probablement au courant de l’année 1944.

À Cherbourg, son nom est inscrit sur le monument aux morts, avenue de Paris, ainsi que sur le Mémorial des victimes manchoises de la Shoah. Il figure aussi sur le monument de Saint-Lô dédié aux victimes manchoises du nazisme. Il est également gravé sur le Mur des noms du Mémorial de la Shoah à Paris (4e).

Sources : Arolsen ; SHD-Caen : 21P461955 ; AD50 : Les Juifs de la Manche sous l’Occupation, 1940-1944 (exposition, en ligne) ; memorialdelashoah.org ; memorialgenweb.org

Lise Briffaut-Bois