HERSCHLIKOVITCH Jean, Jules

HERSCHLIKOVITCH Jean, Jules // Naissance : 24-3-1914 à Montreuil-sous-Bois (Seine) ; Domicile : Elbeuf Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 22-6-1942 à  ; 31-7-1942 à Auschwitz (Pologne) ; Assassiné

Jean est issu, du côté paternel, d’une famille originaire de Pologne installée depuis le début du XXe siècle en banlieue parisienne. Ses parents sont Mortka Herschlikovitch , tailleur puis marchand ambulant qui a d’abord résidé à Montreuil, et Dina Schutt, qui n’est pas nommée sur son acte de naissance mais qui vit maritalement avec son père à Elbeuf. Tous deux sont naturalisés en 1929, tandis que Jean est devenu Français par déclaration de son père en 1926. En 1933, trois ans après le mariage officiel de ses parents, sa mère Dina décède à Elbeuf. Célibataire, il continue à vivre chez son père et sa jeune belle-mère, Adèle , que Mortka a épousée en 1934. La famille réside à Elbeuf 4 rue de la Rochelle et s’agrandit avec la naissance de Lydie, demi-sœur de Jean, en 1936. Après avoir fréquenté l’École primaire supérieure d’Elbeuf, Jean exerce la profession d’échantillonneur, mais il est manœuvre au moment de son arrestation en 1942.

Mobilisé en mai 1940, il n’est manifestement pas fait prisonnier. C’est au domicile de sa famille qu’il est arrêté dans la nuit du 6 au 7 mai 1942, lors de la rafle de 77 hommes juifs de 18 à 54 ans dans l’agglomération rouennaise et à Elbeuf. C’est la gendarmerie française qui procède à l’arrestation des cinq Elbeuviens. La rafle est décidée par la section antijuive de la Gestapo de Paris et organisée en liaison avec la Sipo-SD régionale. D’abord interné à la maison d’arrêt Bonne-Nouvelle à Rouen, secteur allemand, Jean Herschlikovitch est transféré le 12 mai au camp de Drancy, puis il est déporté dans le convoi no 3 du 22 juin 1942 à destination d’Auschwitz. Sélectionné pour le travail forcé (mle 40888) à son entrée dans le camp, il est assassiné le 31 juillet 1942, selon les registres des décès d’Auschwitz ; c’est aussi cette date qui est retenue par l’état civil français. Son père et sa belle-mère sont eux aussi déportés sans retour quelques mois plus tard. Seule sa petite sœur Lydie échappe à la déportation.

Le nom de Jean Herschlikovitch figure sur la stèle des Juifs déportés du cimetière Saint-Jean à Elbeuf et sur le mur des Noms du Mémorial de la Shoah à Paris.

Sources : Archives Musée Auschwitz ; Arolsen ; SHD-Caen : 21P 462 918 ; AD76 : 51W170, 4M1614 ; AM (Elbeuf) : 4H-ELB136, ELB137 ; EC (Montreuil) ; Laloum, J., Les Juifs dans la banlieue parisienne, 1998

Corinne Bouillot