JOLY Jean, Marie, Alfred, Eugène

JOLY Jean, Marie, Alfred, Eugène // Naissance : 13-2-1914 à Epernay (Marne) ; Domicile : Argentan Orne () ; Repression : Exécuté le 18-8-1944 à Guêprei (Orne) ; Décédé

En mai 1944, Jean Joly quitte Argentan pour se réfugier à Trun (Orne), avec son épouse, Suzanne, enceinte de sept mois, et leur jeune fille, craignant les bombardements aériens. Finalement, Trun se trouvant de plus en plus proche de la ligne de front au cours de l’été, Jean Joly et sa famille (dont un nourrisson né à Trun au début du mois d’août 1944) décident de se réfugier dans le village de Guêprei, à quelques kilomètres au sud-ouest, courant août 1944. Entre le 17 et le 18 août 1944, au lieu-dit « Roc », des Waffen-SS en retraite ont abattu Jean Joly d’une rafale de mitraillette et d’une balle de revolver dans la tempe.

Différentes versions existent quant aux conditions exactes de sa mort. Selon son épouse, cette exécution est liée au fait que Jean Joly a été surpris les armes à la main, alors qu’il cherchait à se porter aux devants des troupes de la 4e division blindée canadienne qui se trouvaient aux environs de Fontaine-les-Bassets (Orne). Il aurait été capturé et abattu en compagnie d’un autre résistant inconnu. Selon d’autres sources, il aurait été abattu alors qu’il tardait à rejoindre son abri après en avoir reçu l’ordre par des soldats allemands.

Jean Joly est né à Épernay le 13 février 1914 d’Alfred et Marie Joly. Son père, marchand de vélos, est tué au combat le 21 octobre 1914. Sa mère, maîtresse d’hôtel, s’installe à Trun après la Première Guerre mondiale. Jean Joly était électricien, employé à la S.N.C.F., à Argentan, durant la Seconde Guerre mondiale. Il vivait avec sa famille au 3 bis route d'Écouché. En décembre 1942, il rejoignit les rangs de l’O.C.M. de l’Orne. Il faisait partie du groupe de Trun, dirigé par Rémy Quandieu et servit d’agent de liaison avec les autres groupes de la région.

Le nom de Jean Joly est inscrit sur les monuments aux morts d’Argentan et de Guêprei. Il figure également sur la plaque apposée sur la gare d’Argentan en mémoire des agents de la S.N.C.F. tués durant la guerre et sur la plaque consacrée aux victimes civiles située dans le cimetière de la ville. Depuis 1946, une rue porte son nom à Argentan.

Sources : SHD-Caen : 21 P 358433 et 21 P 577102 ; EC (Guêprei) ; G. Bourdin et B. Garnier, Les victimes civiles de l’Orne dans la Bataille de Normandie (1 er avril – 30 septembre 1944), p. 115 ; C. Geslain (dir.), Histoire d’une ville. Argentan de 1939 à 1945, p. 218

Tristan Rondeau