LAGUESSE Lucien, Louis

LAGUESSE Lucien, Louis // Naissance : 19-8-1884 à Nogent-sur-Marne (Seine) ; Domicile : Alençon Orne () ; Repression : Déporté le 15-8-1944 à  ; 8-1-1945 à Ellrich (Allemagne) ; Décédé

Fils d’Adolphe Laguesse, épicier, et de Claire Taillefesse, sans profession, Lucien Laguesse épouse Anna Rebeyre le 30 novembre 1911. Commerçant, il est père d’Andrée, Maurice et Lucienne, nés respectivement en 1912, 1919 et 1928. Son frère cadet, Paul Laguesse, l’un des tout premiers secrétaires du parti communiste français dans les années 1920 (fédération de Seine-et-Marne), est fusillé comme otage au fort du Mont-Valérien sur la commune de Suresnes (Seine) le 21 septembre 1942. Sa belle-sœur, Gisèle Laguesse, est quant à elle déportée en janvier 1943 à Birkenau où elle meurt le 11 mars. Sa sœur Germaine est également déportée à Ravensbrück le 26 juillet 1943. Profondément patriote, Lucien Laguesse entre, en mars 1944, dans le 5e groupe FFI commandé par Raymond Hardy et participe aux opérations du groupe parachutage (transport d’armes et sabotages avant le Débarquement). Son fils Maurice entre en résistance dès le mois de mars 1943 au sein du groupe 3 dont il prend rapidement la direction.

Suite à l’arrestation de plusieurs chefs de la résistance ornaise et notamment de François Bouilhac , responsable OCM du secteur d’Alençon le 24 juillet 1944, Lucien Laguesse est appréhendé par la Gestapo le lendemain à son domicile 31, rue du pont Neuf à Alençon. Le 10 août, il est transféré à la prison de Fresnes, avant d’être déporté le 15 août depuis la gare de Pantin avec plus de 2 000 personnes, dont Roger Landais , originaire d’Alençon comme lui. À son arrivée le 20 août à Buchenwald, Lucien Laguesse devient le matricule 77 883. Le 3 septembre, il est affecté au Kommando de Dora, puis à celui d’Ellrich à partir du 7 septembre. Les conditions de vie et de travail y sont dramatiques. Le 16 décembre 1944, Lucien Laguesse est envoyé au Revier d’Ellrich où il décède le 8 janvier 1945.

Son nom figure sur une plaque commémorative de l’ancienne école de garçons de Montsort à Alençon, érigée en 1947 par l’amicale des anciens élèves. Il est inscrit aussi sur le monument aux morts d’Alençon et sur celui de Chessy (Seine-et-Marne) aux côtés de ceux de son frère Paul et de sa belle-sœur Gisèle.

Sources : Le Livre des déportés de France à Mittelbau-Dora, p. 1246 ; AERI, La Résistance dans l’Orne, cédérom ; bddm.org, memorialgenweb.org

Céline Thiery et Dominique Mathieu