LANGLOIS Alfred, Désiré

LANGLOIS Alfred, Désiré // Naissance : 4-10-1909 à Louviers (Eure) ; Domicile : Louviers Eure () ; Repression : Déporté le 25-6-1943 à  ; 5-4-1944 à NA (NA) ; Décédé

Alfred Langlois réside avec son épouse Simone et leurs deux enfants au 8 rue de Paris à Louviers où le père de famille exerce la profession d’ouvrier de fonderie.

Arrêté une première fois au printemps 1942 pour des troubles occasionnés sur son lieu de travail, Alfred Langlois est condamné par le tribunal militaire allemand de la FK 517 de Rouen (Seine-Inférieure) : il purge sa peine de prison à Évreux (Eure) du 2 au 5 juin 1942. Le 8 ou le 28 mai 1943, il est appréhendé une seconde fois. Alors qu’il travaille au service de l’Organisation Todt sur le littoral Atlantique, il aurait refusé de rejoindre son poste. Il aurait alors été arrêté par la Gestapo à Bussac-Forêt (Charente-Maritime) en tentant de se procurer une carte d’alimentation. Détenu à la maison d’arrêt de Poitiers (Vienne), il arrive au camp de rassemblement de Compiègne-Royallieu dans l’Oise (mle 15 519) probablement aux alentours du 9 juin. Arbeitsverweigerung, refus de travail, est le motif inscrit par l’occupant sur la liste de départ au Frontstalag 122.

Dès le 25 juin 1943, Alfred Langlois est en effet déporté en Allemagne dans le cadre de l’opération Meerschaum. Il fait partie d’un transport massif de près de mille hommes dirigé vers le KL Buchenwald. Il y est immatriculé 14 121 le 27 juin. Le 9 juillet, après deux semaines de quarantaine, il est envoyé au Kommando de Karlshagen (mle 4 784). Il est affecté au montage des fusées A4-V2 à Peenemünde en mer Baltique. Suite au bombardement de l’usine par les Alliés dans la nuit du 17 août 1943, la production est transférée vers un site souterrain, la colline du Kohnstein, où deux tunnels ont été creusés avant-guerre pour enfouir des stocks d’hydrocarbures. C’est ainsi que le Kommando de Dora, dépendant de Buchenwald, est créé. Alfred Langlois entre dans ce KL le 13 octobre 1943 (mle 28 050), puis à Dora le lendemain.

Le 27 mars 1944, il subit un dernier transfert au sein d’un convoi de 1 000 malades de Dora jugés « inaptes au travail » par les SS et entre au camp-mouroir de Bergen-Belsen le lendemain. Il y meurt le 5 avril 1944 à l’âge de 34 ans.

Sources : Le livre des 9000 déportés de France à Mittelbau-Dora, p. 1270

Émilie Rimbot