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LE GALL Sylvain, François, Marie

Photo : ONaCVG

LE GALL Sylvain, François, Marie

Né le 30 décembre 1923 à Laniscat (Côte-du-Nord) ; domicilié à Saint-Martin-le-Gaillard (Seine-Inférieure) : déporté le 28 juillet 1944 à Neuengamme ; rescapé.

LE GALL Sylvain, François, Marie // Naissance : 30-12-1923 à Laniscat (Côtes-du-Nord) ; Domicile : Saint-Martin-le-Gaillard Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 28-7-1944 à  ;  ; Rescapé Sandbostel Allemagne

Célibataire, Sylvain Le Gall demeure au lieu-dit Étocquigny à Saint-Martin-le-Gaillard, un petit village de 350 habitants, dans le pays de Caux. Il vit chez sa mère, Mathurine Denis, et travaille dans une laiterie, à quelques kilomètres de là, à Canehan (Seine-Inférieure).

Le jeune homme s’engage en 1943 au Front National, dans le groupe de Criel-sur-Mer (Seine-Inférieure) dirigé par Louis Boissel. Il distribue des tracts et des journaux clandestins, participe aux expéditions pour détruire les chargements de paille et de lin dans les gares voisines et s’emparer de titres d’alimentation dans les mairies. En danger, il est pris en charge par Roger Brumard Lien interne, chef de secteur de Libération-Nord, et passe dans la clandestinité. Puis il rejoint les Francs-tireurs et Partisans d’Aumale (Seine-Inférieure) et s’expose pour récupérer du tabac et des postes de radio déposés en mairie. Mais le 9 mai 1944, la gendarmerie de Forges-les-Eaux (Seine-Inférieure) le contrôle à Rouvray-Catillon (Seine-Inférieure). Porteur d’un pistolet, d’une fausse carte d’identité au nom d’Henri Dujardin et de plans, il est immédiatement arrêté. Inculpé par le juge Grivel, il est incarcéré dès 9 mai à la prison Bonne-Nouvelle à Rouen, avec Jean Berthon Lien interne. Remis aux autorités allemandes le 23 juillet 1944, celles-ci l’envoient au camp de rassemblement de Royallieu, dans le Frontstalag 122, à Compiègne jusqu’au 28 juillet (mle 45 480).

Ce jour-là, comme Jean Berthon, Sylvain Le Gall est déporté depuis Compiègne au KL Neuengamme où il est détenu jusqu’en août (mle 40 621). Puis ils sont transférés au Kommando de Salzgitter pour travailler à la mine jusqu’au 30 septembre 1944. Puis leurs routes divergent. Via Neuengamme, ses geôliers envoient le jeune homme d’abord dans le « Kommando des bombes » à Hamburg, avec Edmond Neveu Lien interne, pour des opérations de déminage jusqu’au 15 décembre. Transféré à Wilhelmshaven, au Kommando de la Kriegsmarine il supporte de nombreux bombardements au printemps 1944. Devant l’arrivée prochaine des troupes alliées qui ont désormais franchi la frontière allemande, les gardiens SS ouvrent les camps et forcent les détenus à évacuer. Transporté par bateau au camp de Bremen Farge par la Weser, le jeune résistant arrive à Hambourg, le 16 avril puis est dirigé vers Bremervörde par le train. De là, il gagne à pied le camp surpeuplé de déportés de Sandbostel, devenu le mouroir de Neuengamme, en proie au typhus. Il est secouru par des prisonniers de guerre français et libéré le 29 avril 1945 par l’armée britannique. Ayant contracté le typhus, il est d’abord soigné en mai dans un hôpital de fortune.

Il écrit le 2 mai 1945 à sa famille : Libéré, c'est avec une joie que vous devez comprendre, que je puis enfin aujourd'hui vous faire parvenir de mes nouvelles qui sont bonnes, quoique, je sois un peu faible ; mais comme bientôt, j'espère être près de vous, tout ira bien. Ah ! Chère maman, que de chagrin a dû te créer mon long silence, moi aussi j'ai souffert, mais qu’importe tout cela puisque maintenant la France est libre et les « Boches » écrasés. Quelle race que ces hommes, je te raconterai cela plus tard, un journal n'y suffirait pas. Si tu avais pu voir la joie des prisonniers quand nous avons vu les Alliés, plusieurs avaient les larmes aux yeux et j'étais de ceux-là.

Le 8 juin 1945, son état de santé nécessite le transport par avion militaire, depuis Brême jusqu’à l’aéroport du Bourget. Dès son arrivée, les services sanitaires l’hospitalisent à Tenon (Paris) où il est soigné jusqu’au 23 juillet. Enfin, il rentre chez lui le 13 août 1945.

En 2005, il publie ses mémoires sur un blog consacré aux témoignages de la Seconde Guerre mondiale.

Il est décédé le 15 août 2015 à Fontenay-lès-Briis (Essonne).

Sources : AD76 : 51W418, 3677W150 ; EC (Fontenay-lès-Briis) ; Mémoire vivante, n°679 ; memoiredeguerre.free.fr/biogr/le-gall-sylvain.htm

Chantal Cormont

Mots-clés :

Déporté
  • 30-12-1923
  • Laniscat, Côtes-du-Nord
  • Saint-Martin-le-Gaillard, Seine-Inférieure
  • 9-5-1944
  • Rouvray-Catillon, Seine-Inférieure
  1. Rouen, Prison Bonne-Nouvelle, Seine-Inférieure
  2. Compiègne, Oise (45480)
28-7-1944, I.250
  1. Neuengamme (40621)
  2. Salzgitter (40621)
  3. Neuengamme (40621)
  4. Hamburg, Kdo des Bombes (40621)
  5. Neuengamme (40621)
  6. Wilhelmshaven (40621)
  7. Farge (40621)
  8. Sandbostel (40621)
Rescapé
  • 29-4-1945
  • Sandbostel, Allemagne
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