LECLERQ René, Auguste, Charles

LECLERQ René, Auguste, Charles // Naissance : 4-10-1902 à Vimy (Pas-de-Calais) ; Domicile : Le Gros-Theil Eure () ; Repression : Déporté le 21-1-1943 à  ; 5-4-1943 à Hermeskeil (Allemagne) ; Décédé

Fils d’Auguste Leclerq, cultivateur, et de Julie Baucq, René est né le 4 octobre 1902 à Vimy dans le Pas-de-Calais. C’est probablement quelques années avant le début de la Seconde Guerre mondiale qu’il s’installe au château de Salverte sur le territoire de la commune du Gros-Theil où il est domicilié au moment de son arrestation par les Allemands. En effet, son nom n’apparaît pas encore au recensement de la population de 1936, époque à laquelle le château appartient à Georges Lesueur. Sylviculteur de métier, c’est peut-être l’attrait du parc du château qui a conduit René Leclercq à quitter son Pas-de-Calais natal pour l’Eure. Dès lors, on l’imagine assez facilement propriétaire d’une ou plusieurs armes qu’il utilise pour lutter contre les animaux nuisibles. À moins que ces armes, aux dires du maire du Gros-Theil après la guerre, d’origine française et anglaise, n’aient été destinées à lutter contre l’Occupant ? Toujours est-il que, l’Occupation allemande et la mise en place du gouvernement de Vichy ayant succédé à la défaite de 1940, la détention d’armes est désormais illégale (ordonnances du 10 mai 1940, renforcée par celle du 5 mars 1942). René Leclerq, peut-être dénoncé, reçoit la visite des Allemands, le 1er novembre 1942 au matin, qui découvrent les fusils. Arrêté et conduit à la prison de Louviers, il est transféré le lendemain à celle d’Évreux où il y demeure jusqu’au 16 décembre, date de son incarcération à la prison du Cherche-midi, à Paris. Il la quitte le 21 janvier 1943 pour être envoyé vers les territoires du Reich, à l’Est. Sans jugement préalable, en vertu du décret Nacht und Nebel (Nuit et Brouillard) par lequel les Allemands se sont autorisés à déporter sans jugement toute personne considérée comme ennemie du Reich. Le détenu quitte la gare de l’Est dans un wagon qui le conduit à la prison d’Hinzert, près de Trèves, première étape du sordide périple qui attend les déportés NN. Il ne survit que quelques mois aux conditions de détention effroyables qui règnent dans la prison : le 5 avril 1943, il décède à l’hôpital d’Hermeskeil d’une double pneumonie, selon ses bourreaux.

Son nom figure sur le monument aux morts de l’ancienne commune du Gros-Theil (actuelle commune du Bosc-du-Theil) situé dans le cimetière.

Sources : SHD-Caen : 21P474217 ; NS-Dokuzentrum Sign. 43/701 ; AD62 3E861/19 ; memorialgenweb.org

Ludivine Ponte