LEDER Kurt

LEDER Kurt // Naissance : 8-10-1921 à Zwickau (Allemagne) ; Domicile : Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 11-2-1943 à  ;  ; Assassiné

Kurt est le fils de Szlama Leder  et de son épouse Ida, commerçants juifs de nationalité polonaise. Il a passé son enfance dans la ville saxonne de Zwickau, où sa famille avait immigré avant de fuir l’Allemagne nazie. Entré en France en avril 1933 avec ses parents et ses deux sœurs cadettes, il vit à Rouen depuis 1934. Il obtient son certificat d’études primaires à l’école Pouchet en 1935 et entre en apprentissage pour devenir mécanicien. En raison de sa connaissance de l’allemand, il fait aussi, plus tard, fonction d’interprète à la mairie et sur le port de Rouen. Selon sa mère, il aurait travaillé en dernier lieu comme électricien. Encore ressortissant polonais à son arrivée en France, il est naturalisé Français par décret du 14 mai 1940. Il est célibataire et réside chez ses parents 34 rue du Fardeau.

À cette adresse, Kurt Leder est recensé comme Juif avec les siens en octobre 1940. Mais c’est peut-être pour une activité de résistance (toutefois non attestée par les sources disponibles) qu’il est arrêté dans la cour de son immeuble le 10 septembre 1941 par la Feldgendarmerie et emmené à la caserne de Saint-Denis puis au fort de Romainville (Seine). Il est interné dans ce second camp, où les Allemands enferment des personnes jugées dangereuses pour leur sécurité, à partir du 24 octobre 1941. Mais le 9 février 1943, avec d’autres Juifs qui y sont détenus avec lui, il est transféré à Drancy en vue de sa déportation à Auschwitz. Deux jours plus tard, il part dans le convoi no 47 à destination du centre de mise à mort. Selon le témoignage d’un survivant du même convoi, Georges Erdelyi , il est sélectionné pour le travail forcé et temporairement affecté à un commando de Birkenau chargé de trier les effets des nouveaux arrivants. Sa mère reçoit une carte de lui en juin 1943, le mois où il serait décédé selon l’état civil français. Son père Szlama, arrêté en 1942, a lui aussi été assassiné parce que juif.

Le nom de Kurt Leder est inscrit sur le monument à la mémoire des Juifs déportés de la synagogue de Rouen, sur la plaque des anciens élèves de l’école Pouchet « morts pour la patrie » et sur le Mur des Noms du Mémorial de la Shoah à Paris.

Sources : Mémorial de la Shoah : F/9/5709 ; SHD-Caen : 21P 474 429 ; AD76 : 3352W2, 22WZ11976, 4M1791, 54W5445 ; Bottois, F., De Rouen à Auschwitz, p. 130 ; gallica.bnf.fr, stevemorse.org/france

Corinne Bouillot