LEFEBVRE Arthur // Naissance : 14-5-1896 à Caudry (Nord) ; Domicile : Montigny Seine-Inférieure () ; Repression : Fusillé le 21-2-1942 à Moulin-sous-Touvent (Oise) ; Décédé

Fils naturel d’Irène Charles, raccommodeuse, légitimé par le mariage de sa mère et d’Arthur Lefebvre le 12 septembre 1896, Arthur Lefèbvre épouse, le 14 décembre 1935 à Drancy (Seine), Marie-Louise (née Dequaindry). Le couple n’a pas d’enfant.

Ouvrier mécanicien (ajusteur), Arthur Lefebvre participe à la Première Guerre mondiale. Dès sa démobilisation, il travaille quelques années dans une usine de la région parisienne mais il est licencié pour ses idées « de gauche », et vient s’installer à Rouen (Seine-Inférieure) et entre quelques mois plus tard aux Chantiers de Normandie jusqu’en 1939.

Militant communiste, il est licencié en raison de ses idées politiques. Mobilisé en 1939, il est réformé pour raison de santé.

Il entre rapidement dans la résistance au sein du Front national et héberge chez lui, en 1940, des militants clandestins et imprime à son domicile, avec sa femme et Lucie Guérin , le journal clandestin d’André Pican , La Vérité diffusé dans toute la région. Il rédige et distribue également des tracts clandestins.

L’arrestation aux chantiers navals du Trait du jeune communiste Marcel Fezandelle le 11 novembre 1940 entraîne une série de perquisitions. De fait, une rafle a lieu parmi les communistes de la région du Trait vers le 20 novembre 1940. C’est ainsi qu’Arthur Lefebvre est arrêté à son domicile le 20 novembre 1940 pour « activité communiste » ; une dénonciation locale ayant probablement aidé.

Incarcéré à la prison Bonne-Nouvelle de Rouen, le tribunal correctionnel le condamne à deux ans d’emprisonnement le 20 février 1941. La cour d’appel de Rouen, réunie le 26 mars 1941, transforme cette peine en treize mois de prison et 100 francs d’amende.

Livré aux autorités allemandes, il est envoyé, le 8 janvier 1942, au camp de Royallieu à Compiègne, antichambre de la déportation en Allemagne, qui a constitué surtout au début de 1942 une réserve d’otages politiques fusillés en représailles aux attentats communistes qui se multipliaient.

Ainsi à la suite de l’attentat du 4 février 1942 à Rouen contre des soldats allemands, sont fusillés comme otage le 21 février 1942 à la Butte aux Zouaves à Moulin-sous-Touvent (Oise) les trois militants dont Arthur Lefebvre (des sources disent à tort Compiègne).

Son nom est inscrit sur le monument aux morts de la commune de Montigny. Une stèle commémore les trois fusillés à Moulin-sous-Touvent et le nom d’Arthur Lefebvre figure sur le monument commémoratif du PCF rouannais.

Sources : SHD Caen : 21P474577 ; fusilles-40-44.maitron.fr ; memorialgenweb.org

Jean-Paul Nicolas