DESAINT Yvonne, Alphonsine, Joséphine, Marie

DESAINT Yvonne, Alphonsine, Joséphine, Marie // Naissance : 7-2-1915 à Ectot-l'Auber (Seine-Inférieure) ; Domicile : Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déportée le 31-1-1944 à  ;  ; Rescapé Holleischen Allemagnee

Yvonne, née Desaint, et son mari Eugène Lemercier  sont domiciliés au n°231C rue du Renard à Rouen où ils vivent avec leurs quatre enfants. L’un et l’autre entrent dans la résistance communiste clandestine dès juillet 1940 puis au réseau du Front national à partir de décembre 1941. Yvonne se charge plus particulièrement de la distribution des tracts, de la recherche de renseignements, et participe occasionnellement à des sabotages. De plus, le couple accueille à leur domicile des responsables Francs-tireurs et partisans ou des personnes recherchées par la police allemande. Victimes d’une dénonciation anonyme, ils sont arrêtés le 7 juillet 1943 par la Gestapo et l’inspecteur Alie, un officier de police acquis à la cause nazie, alors que son mari est porteur de 2 000 tracts du Front national et qu’ils se trouvent rue des Bonnetiers à Rouen. Ils sont mis le nez au mur de l'Archevêché, les mains derrière la nuque... Au cours de la perquisition à leur domicile, les Allemands saisissent le matériel d'imprimerie et des tracts communistes et, en outre, procèdent à l'arrestation de Roger Fosse, caché dans leur maison avec une fausse carte d’identité au nom de Claude Monval. Yvonne Lemercier est internée au palais de Justice de Rouen le 7 juillet 1943 puis transférée le 23 janvier 1944 au camp de Compiègne-Royallieu (mle 26 260).

Yvonne Lemercier est déportée de Compiègne le 31 janvier 1944, dans un convoi d’un millier de femmes, vers le camp de concentration de Ravensbrück (mle 27 457) où elle arrive le 2 février. Son mari est parti deux jours plus tôt vers le KL Buchenwald. Le 13 avril 1944, elle est transférée vers le Kommando Holleischen du KL Flossenbürg (matricule 50 411) près de la frontière germano-tchèque. Avec quelques 600 autres femmes elle est exploitée comme esclave par l’entreprise Metallwerke Holleischen GmbH. Le camp est libéré le 5 mai 1945 par des partisans tchèques et polonais ; Yvonne Lemercier et ses compagnes restent quelques semaines à Holleischen avant d’être rapatriée en train le 20 mai 1945 via le centre d’accueil de Longuyon (Meurthe et Moselle)

Yvonne Lemercier décède à Rouen le 22 mars 2007.

Claudine Morvan

Sources : SHD-Caen 21P561096 ; matchid.io