
LEROY Albert, André
Né le 14 mai 1913 à Boisemont (Eure) ; domicilié à Neaufles-Saint-Martin (Eure) ; exécuté le 10 avril 1944 à Paris.
LEROY Albert, André // Naissance : 14-5-1913 à Boisemont (Eure) ; Domicile : Gisors Eure () ; Repression : Exécuté le 10-4-1944 à Paris (Seine) ; Décédé
Fils d’Albert Leroy, domestique et de Marie Barbé, ménagère, Albert Leroy vit à Gisors (Eure) et travaille comme ouvrier papetier. En 1936, il épouse Edmonde Ferrandier à Saint-Étienne-du-Rouvray (Seine-Inférieure) et s’établit, rive gauche de Rouen, pour travailler dans l’industrie papetière. Entré au Parti communiste en 1937 à Grand-Couronne, il prend rapidement des responsabilités, comme secrétaire de cellule et délégué du syndicat CGT à la papeterie industrielle Sonopa.
Mobilisé en 1939, Albert Leroy est fait prisonnier en juin 1940. Il s’évade en sautant au démarrage du train qui l’emmenait en Allemagne et s’installe à Inval, un hameau situé sur la commune de Neaufles-Saint-Martin, à deux kilomètres de Gisors, où sa famille le rejoint. Il travaille désormais comme chaufournier (c’est-à-dire employé à l’alimentation de four à chaux) dans une carrière dont les propriétaires étaient proches d’une famille résistante de Gisors : les Pierson. Dès cette époque, il entre en relation avec la résistance clandestine du Parti communiste en hébergeant des camarades, leur procurant planques et faux papiers d’identité, transportant le matériel d’édition du Parti.
En mai 1942, il intègre officiellement les FTPF. Le 15 août 1942, suite à un incendie
de meules de blé destiné à l’armée d’occupation, Albert Leroy est interpellé par la
police allemande le 8 septembre 1942 sur son lieu de travail à la carrière d’Inval.
Prétextant d’aller se rhabiller pour suivre les hommes du SD, il s’échappe et rentre dès lors dans la clandestinité. Il se replie en Seine-Inférieure
où, sous le nom de « Léon », il est l’adjoint d’André Duroméa
. Il participe à au moins six faits d’armes connus dans la région rouennaise, d’octobre
1942 à avril 1943, notamment l’attentat contre un lieutenant de la Feldkommandantur le 2 janvier 1943 qui déclenche la rafle des Juifs de Rouen. En mai 1943, Albert
Leroy est muté dans l’Oise et passe de chef de groupe à chef de détachement pour devenir
cadre militaire interrégional des FTP. Contacté par Gustave Avisse depuis Amiens pour
renforcer un commando de FTP, il participe au sauvetage, avec la complicité d’une
infirmière, de l’interrégional militaire Julien Lefranc qui, blessé et capturé par
la police, se trouve à l’hôpital d’Amiens.
Le 29 juillet 1943 il est arrêté à Creil ou Compiègne selon les sources et emprisonné à Saint-Quentin, avant d’être transféré à la maison d’arrêt Bonne-Nouvelle de Rouen. Une fois encore, Albert Leroy échappe à la police en fomentant une évasion avec Christian Sénard, pris lors du coup de filet de la grotte de Barneville, le 24 août 1943.
Albert Leroy reprend du service à Paris, où il devient FFI adjoint au commandant de la Région parisienne. Probablement suite à une trahison, il est abattu d’une rafale de mitraillette à la sortie du métro Porte de Saint-Cloud alors qu’il avait rendez-vous avec un camarade.
Inhumé d’abord au cimetière de Pantin, le corps du « héros d’Inval » tel qu’il fut surnommé par la résistance communiste, est enterré à Gisors puis dans son village, le 22 septembre 1944. Son nom est porté sur le monument aux morts. Il est aussi celui d’une des rues de Gisors et de Grand-Couronne. Plus récemment en 2004, la mairie du 16e arrondissement, érigeait une plaque « en hommage au sous-lieutenant FTPF Albert Leroy, fusillé par les nazis le 10 avril 1944 ». Elle est située au 6, place de la Porte de Saint-Cloud, Paris (16e).
Sources : SHD-Caen : 27P246, 21P79178 ; EC (Frenelles-en-Vexin) ; fusilles-40-44-maitron.fr ; monumentsmorts.univ-lille.fr
Jean-Paul Nicolas
Mots-clés :
- 14-5-1913
- Boisemont, Eure
- Gisors, Eure
- Neaufles-Saint-Martin, Eure
- 10-4-1944
- Paris, Seine
- 10-4-1944
- Paris, Seine




