DAVIDOVICI Rachel (Raşela)

DAVIDOVICI Rachel (Raşela) // Naissance : 2-3-1901 à Focsani (Roumanie) ; Domicile : Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déportée le 13-2-1943 à  ;  ; Assassinée

Rachel Davidovici a grandi dans une famille juive de Moldavie roumaine. Aînée d’une fratrie cultivée et francophile qui a émigré en France dans les années 1920, elle rejoint sa sœur Ella et son frère Avram établis comme dentistes à Yerres (Seine-et-Oise). En décembre 1930, elle épouse Jean Lévy , devenant ainsi Française, et s’installe avec lui 88 rue de la République à Rouen (Seine-Inférieure). Sa fille aînée Alice  naît en 1932, son fils Raymond  en 1936.

Selon le recensement des Juifs rouennais d’octobre 1940, Rachel Lévy habite encore à la même adresse avec son mari Jean et ses deux premiers enfants, dans l’immeuble où résident aussi ses beaux-parents Nathan  et Lucie Lévy. Mais elle quitte Rouen pour vivre en Seine-et-Oise où naît sa seconde fille, Suzanne , en décembre 1940. À Yerres, elle habite chez sa sœur Ella, puis dans un pavillon où son mari Jean, resté d’abord dans l’agglomération rouennaise, la rejoint en 1942. Mais en région parisienne comme en Normandie, la famille Lévy est menacée par la persécution des Juifs qui s’intensifie.

Après l’arrestation de sa sœur Ella en octobre 1942 et de son mari Jean en novembre, Rachel Lévy envisage de partir en zone libre, mais celle-ci est occupée à son tour. Elle se réfugie alors avec ses enfants chez son beau-père Nathan, qui habite désormais 20 rue Philippe Pétain à Bihorel. C’est à cette adresse que dans la nuit du 15 au 16 janvier 1943, lors de la troisième rafle de Juifs dans l’agglomération rouennaise, des policiers français viennent les arrêter tous les cinq, sur ordre de la Sipo-SD. Après un bref passage par le centre de transit de la rue Poisson à Rouen, où sont regroupées les victimes de la rafle, Rachel, son beau-père et ses enfants sont transférés à Drancy, où ils retrouvent Jean. Le 13 février 1943, Rachel Lévy est déportée avec son mari, ses deux filles et son fils dans le convoi no 48 à destination d’Auschwitz, où elle est assassinée.

Son nom est inscrit sur le Mur des Noms du Mémorial de la Shoah à Paris, mais sa mémoire est honorée aussi sur la stèle des déportés de la synagogue de Rouen et sur une Stolperstein scellée devant son dernier domicile à Bihorel.

Sources : AD76 : 3352W2 ; EC (Rouen) ; AP (Davidovici) ; ressources.memorialdelashoah.org

Corinne Bouillot