MALLARD Gaston, Marcel, Ernest

MALLARD Gaston, Marcel, Ernest // Naissance : 5-1-1909 à Bolbec (Seine-Inférieure) ; Domicile : Bolbec Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 6-7-1942 à  ; 10-8-1942 à Auschwitz (Pologne) ; Décédé

Fils d’un ouvrier et d’une bobineuse de l’industrie textile, Gaston Mallard vit dans une famille nombre avec six frères et sœurs. À l’âge adulte, il se marie avec Marguerite Belhache, bambrocheuse, chargée d’alimenter en bobines les métiers à tisser. Ils habitent chez les parents de Gaston, et ont quatre enfants, Ginette, Marcelle, René et Raymond. La famille vit plus tard 174 rue Fouquet Lemaître à Bolbec. Gaston Mallard est ouvrier lamineur aux Tréfileries du Havre, où il exerce des responsabilités au sein du syndicat CGT des métaux du Havre. Membre du Parti communiste depuis 1928, il est aussi le gérant de « La Voix Bolbécaise », le bulletin mensuel de la section communiste de Bolbec. Désormais clandestin, suite à l’interdiction du Parti et de la CGT en 1939, Gaston Mallard s’occupe d’assurer la liaison entre sa section de Bolbec et les responsables régionaux du Parti.

Dénoncé comme « personnage dangereux pour l’occupant », il est arrêté le 22 juin 1941 à Bolbec par la Gestapo et la police locale le jour-même de l’invasion de l’URSS par les troupes de la Wehrmacht. Ennemi de Vichy et du Reich, les communistes subissent une répression des plus sévères. Comme d’autres camarades interpellés ce jour-là, le militant est transféré à la prison du Havre le 30 juin, puis à celle de Rouen le 20 juillet, avant que les autorités d’occupation le transfèrent au camp d’internement de camp de Compiègne (mle 1 415) le 7 août 1941. Georges Cognot, le « doyen du camp » le fait désigner aux cuisines pour assurer la distribution équitable de la nourriture ; il a besoin d’hommes de confiance aux cuisines, qui se trouvent à proximité du creusement du tunnel d’évasion. Mais le 6 juillet 1942, Gaston Mallard est sélectionné avec un millier d’otages désignés comme communistes et une cinquantaine d’otages désignés comme juifs, déportés au camp de concentration d’Auschwitz en représailles des actions armées de la résistance communiste contre l’armée allemande.

Le convoi arrive à Auschwitz deux jours plus tard. Gaston Mallard reçoit le matricule 45 820 et est transféré au camp II de Birkenau le 9 juillet. Il décède le 10 août 1942, un mois après l’arrivée de son convoi, le même jour que 19 autres « 45 000 », probablement gazés à la suite d’une « sélection » des inaptes au travail.

Son nom figure sur le monument « Souviens-toi » rue des Martyrs de la Résistance à Bolbec, sur le monument de la Résistance et de la Déportation du Havre, et sur le monument commémoratif du Parti communiste français situé au n°33 place du Général de Gaulle à Rouen.

Sources : SHD-Caen ; deportes-politiques-auschwitz.fr, memoirevive.fr

Catherine Voranger