
Photo : Landersarchiv NRW
MATHIOT Maurice, René, Jean
Né le 27 août 1921 à Nanterre (Seine) ; domicilié à Dinard (Ille-et-Vilaine) ; arrêté le 13 février 1941 en mer au large de Cherbourg (Manche) ; déporté le 23 avril 1941 à Düsseldorf ; rescapé.
MATHIOT Maurice, René, Jean // Naissance : 27-8-1921 à Nanterre (Seine) ; Domicile : Dinard Ille-et-Vilaine () ; Repression : Déporté le 28-4-1941 à ; ; Rescapé Lüttringhausen Allemagne
Électricien, Maurice Mathiot, qui s’est initié au pilotage à la section d’aviation
populaire de Dinard, s’engage pour la durée de la guerre en octobre 1939. Il est affecté
comme élève pilote à l’École élémentaire de pilotage de Saint-Brieuc (EEP) dans les
Côtes-du-Nord. Démobilisé depuis l’Algérie, il retourne à Dinard où il réside 47 rue
des Vergers. Il se joint avec plusieurs camarades de l’EEP au projet de gagner l’Angleterre,
conduit par le sergent-chef Jean Dorange
et Pierre Devouassoud
. Un bateau est acheté fin janvier 1941 à un marin-pêcheur de Saint-Malo : le Buhara,
cotre de neuf mètres. Le 12 février 1941 vers 20h30, ils sont 15 à embarquer depuis
la baie de la Fresnaye (dont quatre habitants de Dinard, parmi lesquels son ami Emmanuel
Chevalier
).
Du fait de plusieurs avaries, le Buhara prend du retard et est arraisonné le 13 février
vers 11 heures du matin. Conduits à la prison maritime de Cherbourg après une étape
par Guernesey, les passagers sont interrogés les premières nuits par l’Abwehr puis transférés le 3 mars à la prison de Saint-Lô. Leur procès se déroule du 19 au
20 mars devant le tribunal militaire de la Feldkommandantur 722 pour « intelligence avec l’ennemi ». Il se conclut par la condamnation à mort
de Dorange
et de Devouassoud
et la détention à perpétuité en Allemagne pour les autres, à l’exception du plus
jeune. Le 12 avril 1941 au petit matin, leurs deux camarades sont fusillés à Montebourg
(Manche). Maurice Mathiot est déporté avec le reste du groupe le 23 avril 1941 à la
prison de Düsseldorf-Derendorf, puis transféré le 14 mai à la Zuchthaus de Remscheid-Lüttringhausen. Premiers prisonniers politiques français à y être détenus,
ils bénéficient de l’aide des prisonniers politiques allemands pour supporter des
conditions de vie et de travail de plus en plus dures. Libéré le 15 avril 1945 par
l’US Army, Maurice Mathiot est rapatrié le 7 mai par le centre d’accueil de Jeumont. Il est
décédé le 16 novembre 1976 à Gap (Hautes-Alpes), à l’âge de 55 ans.
Son nom figure avec ceux de ses camarades sur le monument à la mémoire des évadés de France sur la pointe de l’Isle à Saint-Cast-le-Guildo (Côtes-d’Armor). Il est aussi inscrit à Plévenon (Côtes-d’Armor) sur la plaque rendant hommage à l’équipage du Buhara apposée en 2001 à Port-Nieux pour le 60e anniversaire de son départ.
Sources : Arolsen ; Landesarchiv de Rhénanie du Nord-Westphalie : Gerichte Rep. 174, Nr. 7 ; SHD-Caen : 21P594155 ; SHD-Vincennes : GR16P403709, GR28P8629 ; memorialgenweb.org ; deces.matchid.io
Isabelle Neuschwander
Mots-clés :
- 27-8-1921
- Nanterre, Seine
- Dinard, Ille-et-Vilaine
- 13-2-1941
- En Mer
- Cherbourg, Prison maritime, Manche
- Saint-Lô, Manche
- Düsseldorf
- Lüttringshausen, Remscheid
- 20-4-1945
- Lüttringhausen, Allemagne




