
MAUDUIT Alphonse, Clément
Né le 14 septembre 1882 à Lignac (Indre) ; domicilié à Caen (Calvados) ; déporté le 22 mars 1944 à Mauthausen ; décédé le 5 septembre 1944 à Hartheim.
MAUDUIT Alphonse, Clément // Naissance : 14-9-1882 à Lignac (Indre) ; Domicile : Caen Calvados () ; Repression : Déporté le 22-3-1944 à ; 5-9-1944 à Hartheim (Autriche) ; Décédé
Fils d’un couple d’agriculteurs de l’Indre, Alphonse Mauduit effectue son service
militaire en 1903-1904 comme 2e classe au sein du 96e RI stationné au Blanc. N’éprouvant aucun attrait pour la terre, il s’essaie à différents
métiers et finalement trouve sa voie chez un artisan fourreur de la région parisienne.
En 1906, il vient s’installer à Caen et y épouse une jeune couturière de 22 ans, Blanche
Le Rebours. Celle-ci lui donne cinq enfants, mais meurt prématurément en 1913 à l’âge
de 28 ans. Réformé pour des raisons médicales, l’artisan fourreur n’est pas mobilisé
en 1914 et déclaré réformé. Après la guerre, il se remarie avec une employée de commerce,
Fernande Regnault, et forme ses enfants au métier de la fourrure. Après des débuts
difficiles, l’entreprise installée à partir de 1921, au n° 95, du boulevard des Alliés,
se développe rapidement, notamment grâce à des commandes passées avec l’armée. La
crise économique de 1929 et des mésententes familiales aboutissent à la liquidation
judiciaire de l’entreprise, le 30 juillet 1930. Le couple n’y résiste pas et le divorce
est prononcé l’année suivante. L’entrée en guerre, la débâcle, puis l’Occupation paralysent
le commerce. Alphonse Mauduit ne peut honorer une commande de l’Intendance militaire
française (des musettes pour la troupe) qui lui a été payée. Lors d’un contrôle de
ses livres de compte, les Allemands estiment que le fourreur a commis une fraude et
le font condamner par le tribunal de la Feldkommandantur 723, le 30 juin 1941, pour « détournement de marchandises ». Le commerçant qui a caché
les musettes pour qu’elles ne servent pas à l’armée allemande, échappe à la prison
en payant une amende de 100 Reichmarks. Il n’en faut pas davantage pour le pousser dans les rangs de la Résistance. Compromis
dans le piège tendu par les auxiliaires français de la Gestapo qui se sont faits passer pour des réfractaires au STO, l’artisan fourreur est arrêté à son domicile, le 16 décembre 1943, en même temps
qu’Etienne Lemoigne
et Roland Vico
. Incarcéré à la Maison d’arrêt de Caen, le temps de l’enquête, il est transféré au
camp de Royallieu à Compiègne dans l’Oise (mle 27 531), le 16 février 1944, puis déporté
un mois plus tard, le 22 mars 1944, à Mauthausen (mle 60 269). Alphonse Mauduit est
mort gazé au château d’Hartheim, le 5 septembre 1944.
Sources : Arolsen ; SHD-Caen : 21 P 514 394 ; FMD, Livre mémorial des déportés de France, tome II, 2004, p. 301 ; Quellien J. (dir.), Livre mémorial des victimes du nazisme dans le Calvados, 2004, p.177
Gérard Fournier
Mots-clés :
- 14-9-1882
- Lignac, Indre
- Caen, Calvados
- 16-12-1943
- Caen, Calvados
- Caen, Maison d'arrêt, Calvados
- Compiègne, Oise (27531)
- Mauthausen (60269)
- Hartheim
- 5-9-1944
- Hartheim, Autriche




