BEZIRARD Florentin, Raymond

BEZIRARD Florentin, Raymond // Naissance : 26-3-1905 à Notre-Dame-du-Parc (Seine-Inférieure) ; Domicile : Honfleur Calvados () ; Repression : Déporté le 17-8-1942 à  ; 5-2-1944 à Sonnenburg (Allemagne) ; Décédé

Fils de Florentin et Mathilde née Hanias, Florentin Bezirard s’installe à Honfleur, après son mariage avec Marthe Martin, en 1929. C’est dans cette commune que naissent leurs six enfants, dont deux jumeaux, entre 1930 et 1940. Exerçant la profession d’entrepositaire en fleurs en semaine puis limonadier, le père de famille aime se détendre en chassant le gibier d’eau. Avec l’Occupation allemande, ce loisir n’est plus permis. Une ordonnance de 1940 interdit formellement la détention d’armes à feu, y compris les fusils de chasse. Contre toute prudence, Florentin Bezirard a conservé son fusil et continue de s’adonner secrètement à sa passion, avec son ami Henri Lefèvre , ouvrier à Honfleur. Le dimanche 9 novembre 1941, malgré quelques précautions prises, le commerçant est contrôlé par deux gendarmes de la brigade de Honfleur, dans le bourg de la Rivière-Saint-Sauveur (Calvados). Les deux hommes reviennent d’une partie de chasse au gabion sur les bancs de la Seine. Dans leur besace, ils sont porteurs de pièces de fusil de chasse et de munitions. Contraints de retourner sur les lieux, les gendarmes trouvent, cachés dans les roseaux, les armes utilisées par les deux chasseurs. Un procès-verbal est dressé, puis transmis à la Kommandantur locale. Convoqués à la Standortkommandantur de Honfleur le 14 novembre, Florentin Bezirard est arrêté puis conduit par des Feldgendarmen, avec son ami Lefèvre, à la Maison d’arrêt de Caen, en attente de son jugement. A la suite de ces arrestations, des inscriptions hostiles sont relevées sur les murs de la ville et près de la caserne de gendarmerie. Le 19 décembre 1941, le tribunal de la FK 723 les condamne à cinq ans de travaux forcés pour « délit de chasse » à effectuer en Allemagne. Transféré à la prison de Villeneuve-Saint-Georges (Seine-et-Oise), le 16 février 1942, le Honfleurais est déporté, depuis Paris-gare de l’Est, le 17 août suivant, vers les prisons de Karlsruhe, de Landsberg où il demeure huit mois, puis de Sonnenburg. Affecté à un atelier de fabrication de câbles dans cette dernière prison, Florentin Bezirard, prend froid, vers la fin de janvier 1944. Sa bronchite s’aggrave et se transforme en une pneumonie qui le terrasse le 5 février 1944.

Son nom apparait sur le monument aux morts de Honfleur.

Sources : SHD-Caen : dossier-statut DP ; AD76 : EC ; AD 14 : EC, recensements, rapports du préfet des 5 décembre 1941 et 4 janvier 1942, 9W34 ; memorialgenweb.org

Gérard Fournier