PACHAUD Jean, Gabriel, Louis

PACHAUD Jean, Gabriel, Louis // Naissance : 8-6-1911 à L'Aigle (Orne) ; Domicile : L'Aigle Orne () ; Repression : Déporté le 14-12-1943 à  ;  ; Rescapé Buchenwald Allemagne

Lorsque la guerre arrive, Jean Pachaud est secrétaire de mairie à L’Aigle. Il vit dans sa maison natale, rue Saint-Jean, avec sa femme, Berthe Marie Maugis, épousée à La Ferté-Vidame (Eure-et-Loir) le 6 avril 1935, et leurs deux premiers enfants (deux autres naîtront après la guerre).

Mobilisé en septembre 1939, il connaît la Drôle de guerre puis l’évacuation de la poche de Dunkerque vers l’Angleterre lors de l’opération Dynamo. Il revient en France par Cherbourg le 2 juin 1940 puis subit la débâcle et enfin la démobilisation au mois d’août.

À son retour à L’Aigle, il reprend son poste de secrétaire de mairie. En août 1942, il entre en contact avec l’Organisation Civile et Militaire, un grand mouvement de résistance très implanté en zone occupée. Son poste à la mairie est précieux pour les activités de résistance. Il peut fabriquer de fausses pièces d’identité et détourner des coupons d’alimentation pour les clandestins. Il y recueille aussi des renseignements utiles lorsque, pour diverses raisons, les autorités allemandes ont affaire à la mairie.

Malheureusement, il est arrêté à L’Aigle par la Sipo-SD le 3 septembre 1943 puis enfermé le lendemain à Alençon à la prison des Ducs. Le 18 novembre, il est transféré à la prison du Cherche-Midi (Paris, 6e) puis, le 20, au camp d’internement de Compiègne-Royallieu (Oise). Enfin, il est déporté au camp de concentration de Buchenwald le 14 décembre (mle 38 712), dans un des convois massifs (934 hommes) destiné à alimenter l’appareil militaro-industriel du Reich. On l’emploie d’abord à des travaux de terrassement et dans les carrières des camps annexes puis on l’affecte à l’usine de munitions Gustloff, installée à côté du camp. Lors du bombardement de l’usine par l’aviation américaine, le 24 août 1944, il est blessé au pied ; il faudra l’amputer de quatre orteils. Malgré ce handicap, Jean Pachaud survit jusqu’à la libération du camp, le 11 avril 1945.

De retour, à L’Aigle, il reprend son poste à la mairie. Il décède le 2 juin 1997.

Sources : Archives Arolsen ; SHD-Caen : 21P654383 ; AD61: 3E2/214/119, R1378/1248, 536J7

Erwan Cheminel