PHILIPPON Georges, Alfred

PHILIPPON Georges, Alfred // Naissance : 5-10-1904 à Duclair (Seine-Inférieure) ; Domicile : Sotteville-lès-Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 27-4-1944 à  ;  ; Rescapé Buchenwald Allemagne

Démobilisé en août 1940, Georges Philippon regagne son foyer, 78 rue de Paris à Sotteville, où il retrouve son épouse, Marie-Louise Pierre, et reprend son activité de garagiste, rue des Abattoirs, à Rouen, avec son neveu André. Il a une fille de seize ans, née d’un premier mariage. "Le regard franc et déterminé, Jo Philippon portait toute la bonté du monde sur son visage ", ainsi le décrit Brigitte Garin lorsque Jean Sueur  vient en 1938 lui acheter une moto d'occasion. Le 1er mai 1943, Philippe Liewen dit « Clément », fondateur du réseau Buckmaster Salesman sur la place de Rouen, le contacte pour entreposer dans son garage du matériel de guerre. Il accepte et met aussi à disposition deux camions et son vélomoteur. Honoré Lechevalier  est de même sollicité. C’est ainsi que « Jojo », entre dans le groupe « Combat » de Salesman, après avoir travaillé pour Buckmaster Jean-Marie avec Raoul Boulanger . En août et septembre 1943, il participe à plusieurs parachutages et assure le convoyage des containers d’armes en camion jusqu’à son garage. La récupération d’une radio permet d'émettre. C’est aussi au garage que « Bruni » apporte les messages de Londres pour Clément et qu’un soir d'octobre 1943 est organisé le sabotage de la Compagnie française des métaux de Déville-lès-Rouen (Seine-Inférieure). Il opère le plasticage des cibles avec « Bob » Maloubier et réitère l’opération à la station électrique de Dieppedalle (Seine-Inférieure).

Après l’arrestation de Claude Malraux  dit « Serge », la répression s’abat sur le réseau. Georges Philippon est arrêté le 8 mars 1944 à 21h par la Gestapo à son domicile. La perquisition du logement permet de découvrir des documents importants dans la chambre occupée par « Serge », et dans le garage, une des caches d’armes.

Interné au Palais de Justice de Rouen du 8 mars au 13 avril, puis transféré au camp de Royallieu à Compiègne (mle 31698), il est déporté depuis Compiègne le 27 avril 1944 à Auschwitz (mle 186 221). Le 12 mai, il est transféré à Buchenwald (mle 53 471) puis au Kommando de Weimar, avec Jean Laigre . Il est libéré le 11 avril 1945 et rapatrié le 28 avril 1945 par le Centre Lutetia et hospitalisé à Rouen. Il est homologué agent P2 à Hamlet Buckmaster (Salesman). Il est décédé à Aubergenville (Yvelines) le 12 décembre 1978.

Sources : SHD-Caen : 21P660316 ; AD76 51W420, 51W425, 54W5363, 3868W82, 54W5363/10123 ; EC (Duclair) ; Garin, B., Une famille normande dans la tourmente nazie, p. 149, 214, 215, 221, 253, 263, 330, 407

Chantal Cormont, Jean-François Maillard