POINLANE Georges, Raymond, Jean-Baptiste

POINLANE Georges, Raymond, Jean-Baptiste // Naissance : 12-3-1919 à Beaumont (Corrèze) ; Domicile : Lasson Calvados () ; Repression : Tué en action le 23-8-1944 à Lisieux (Calvados) ; Décédé

Fils unique d’un agent ambulant des PTT, Georges Poinlane est élevé par sa grand-mère maternelle, en Corrèze, jusqu’à l’âge de sept ans. Il rejoint ses parents à Fleury-sur-Orne (Calvados) et y poursuit sa scolarité. Attiré par la mer, il s’engage à l’école des mousses, à Brest, en avril 1935, et sort de l’école des apprentis-marins un an plus tard. Grand, sportif, il choisit la spécialité de fusilier marin et sert, sur divers bâtiments de la Marine nationale, de 1935 à 1940. Il passe ses permissions dans le Calvados à Lasson où sont installés ses parents. À la suite du sabordage de la flotte à Toulon (Var), il est démobilisé, avec le grade de second maître, en décembre 1942, et placé « en congé d’armistice ». En 1943, il obtient un emploi à Caen (Calvados) d’agent des services départementaux forestiers du Calvados. Contacté par la Résistance, il utilise sa fonction au Comptoir forestier pour camoufler dans de nombreuses entreprises des réfractaires au STO. Mais c’est surtout après le Débarquement qu’il donne pleinement toute sa mesure. Nommé, avec le grade FFI de capitaine, chef du 3e Bureau (opérations) de la subdivision M1, il intègre la Compagnie Fred Scamaroni dont il devient le chef des opérations militaires. Dans la nuit du 2 au 3 juillet, il dirige une mission de sabotage d’un pont en bois sur l’Orne, gardé par les Allemands, à la hauteur de Fleury-sur-Orne. Il réussit à l’endommager gravement en allant porter à la nage, au milieu de la rivière, la charge d’explosif. Courageux jusqu’à la témérité, il risque maintes fois sa vie à lors de missions de sabotage derrière les lignes ennemies, dans les secteurs de Tilly-sur-Seulles (Calvados), Evrecy (Calvados), Falaise (Calvados). Le 9 juillet, il traverse l’Orne, à Caen, sous les balles allemandes, portant sur sa poitrine le drapeau à Croix de Lorraine, hissé en fin d’après-midi place du lycée. Peu après, il est blessé à Caen dans une opération effectuée dans le quartier des Docks, aux côtés des Britanniques. À peine rétabli, il repart pour d’autres missions de reconnaissance. Georges Poinlane est tué le 23 août 1944, à Lisieux, en se portant à l’attaque d’un nid de mitrailleuses. Une plaque dévoilée sur le mur de l’hôtel de ville, le 23 août 1964, rappelle son sacrifice et ses actions exemplaires.

Sources : SHD-Caen : 21P135079 ; AD14 : 6 J/42, 59 J/206, 59J/345

Gérard Fournier