BIZIEN Albert, Edmond

BIZIEN Albert, Edmond // Naissance : 1-4-1885 à Brest (Finistère) ; Domicile : Neuville-lès-Dieppe Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 17-1-1944 à  ; 9-2-1945 à Buchenwald (Allemagne) ; Décédé

Albert Bizien habite à Neuville-lès-Dieppe, 18 rue Cité de Limes. Il s’est marié à Dieppe en 1910 avec Hélène Sanson et le couple a trois fils, Albert, André et Marcel Yves. Charpentier de métier, sa vie bascule le 27 septembre 1943, avec l’irruption chez lui de trois agents de la Gestapo et l’arrestation de toute la famille : Hélène  sa femme, Albert  son fils aîné et lui. André  est interpellé ailleurs. Attirés par la photographie de Marcel Yves, le plus jeune fils, en tenue d’aviateur, les policiers s’enquièrent de lui. Ils taisent son départ en Angleterre en juin 1940, son engagement dans les FAFL, son grade d’aspirant pilote. Ils ignorent qu’il s’est engagé dans le Groupe de chasse Normandie (appelé plus tard Normandie-Niemen) et qu’il a péri en mission le 13 avril 1943, dans les lignes allemandes en URSS. C’est son identification qui déclenche des représailles contre eux, conformément à l’ordre de Keitel de frapper les familles des Français se battant avec les Russes. Le motif d’arrestation inscrit sur la fiche préfectorale de renseignements destinée à Vichy se limite à « Audition de la radio anglaise ».

Albert Bizien est d’abord dirigé vers le commissariat de police de Dieppe, puis emmené à la prison Bonne-Nouvelle à Rouen où il est détenu du 28 septembre au 10 décembre 1943, avec ses deux fils, déportés par la suite avec lui. Entre temps, le maire de Neuville-lès-Dieppe tente en vain de leur faire parvenir un colis du Secours national, le lieu d’incarcération n’étant pas connu.

Ensuite, il est interné au Frontstalag 122, secteur allemand du camp de transit de Compiègne (mle 22 199) vers les camps de concentration du Reich. On l’autorise à faire ses adieux à sa femme, elle aussi à Compiègne. Le 17 janvier 1944, un convoi de déportés s’ébranle en partance pour le KL Buchenwald (matricule 41 219. Il arrive le 19 janvier et tient un an, aux côtés de son fils.

Mais il ne survit pas aux effroyables conditions de l’univers concentration. Il meurt d’épuisement le 9 février1945 au camp central.

Son nom est inscrit sur une plaque commémorative dans le cimetière de Neuville-lès-Dieppe.

Sources : SHD-Caen : 21P426178 ; AD76 : 51W410 ; EC (Dieppe) ; BU 7/2-9/9- Liste Amicale de Buchenwald ; AP famille Bizien ; « récit d’André Bizien », Icare, revue de l’aviation française, n°70

Chantal Cormont