
Photo : ONaCVG
REYNAUD Henri, Antoine
Né le 3 décembre 1899 à Paris (18e) ; domicilié à Rouen (Seine-Inférieure) ; déporté le 15 juillet 1944 à Neuengamme ; rescapé.
REYNAUD Henri, Antoine // Naissance : 3-12-1899 à Paris (Seine) ; Domicile : Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 15-7-1944 à ; ; Rescapé Brezani Tchécoslovaquie
Henry Reynaud est chef du secrétariat administratif de l’Intendance de police régionale
et chef de division de la Préfecture. Il est marié à Germaine Louvigny et demeure
36 rue de Grieu à Rouen. Il fait de la Résistance dans l’exercice de ses fonctions,
comme Maurice Simon
et Raymond Simon
. Le fonctionnaire participe ainsi à l’incorporation de requis dans la police afin
de les soustraire au STO, en modifiant des pièces de dossier. Il rassemble et cache
des postes de TSF de son personnel et des armes non livrées aux Allemands dans la
région de Barentin. Ces actions lui valent des menaces de révocation et après-guerre,
une homologation au titre de « résistant isolé », aux vues d’attestations de chefs
du NAP (Noyautage des administrations publiques). Ciblé comme haut fonctionnaire suspect,
il est arrêté le 12 juin 1944, à son domicile à 6 h du matin, par la Gestapo, comme « otage d’honneur ». La répression touche d’autres fonctionnaires de police :
Henri Loiret
et Alphonse Moulin
. Il s’agit de rassembler des personnalités locales, souvent des élites, suspectées
de connivence avec les Alliés. Il est prévu après le Débarquement de les déporter
sur le territoire du Reich. Les autorités d’occupation l’incarcèrent d’abord à la prison Bonne-Nouvelle à Rouen
jusqu’au 23 juin. Puis elles l’envoient au camp de rassemblement de Royallieu à Compiègne
jusqu’au 15 juillet 1944 (mle inconnu) où il est affecté au camp C.
Depuis Compiègne, comme les quelque 350 « personnalités-otages », il est déporté le 15 juillet 1944 au KL Neuengamme près d’Hambourg. Arrivé le 18 juillet, il est détenu dans ce camp jusqu’au 12 avril 1945 (mle 37 562). En tant Prominent (personnalité-otage), il bénéficie d’un régime spécial, comprenant l’exemption de travail, l’hébergement dans des Blocks à part et quelques avantages matériels. Mais comme tous les déportés, il souffre de la sous-alimentation. Enfin, le 12 avril 1945, il est évacué en car, avec les autres otages, par la Croix-Rouge suédoise. Après un périple qui aurait dû s’arrêter au KL Flossenbürg, ils sont conduits finalement au KL Theresienstadt et regroupés dans la forteresse du 15 au 27 avril 1945. Il est ensuite transféré avec son groupe au camp de Brezani, près de Prague, où il est détenu du 1er au 8 mai 1945. Il recouvre sa liberté le 9 mai, après la capitulation allemande. Comme toutes les personnalités-otages, il est rapatrié en avion au Bourget, le 18 mai 1945, sous l’égide du centre d’accueil de l’hôtel Lutetia.
Il est décédé le 4 août 1970 à Rouen.
Sources : SHD-Caen : 21P647568 ; AD76 : 51W420, 51W425, 40W181, 3868W89 ; EC (Paris) ; M. Poissant, Rouen captive, p. 196
Chantal Cormont
Mots-clés :
- 3-12-1899
- Paris, Seine
- Rouen, Seine-Inférieure
- 12-6-1944
- Rouen, Seine-Inférieure
- Rouen, Seine-Inférieure
- Compiègne, Oise
- Neuengamme (37562)
- Theresienstadt
- Brezani
- 9-5-1945
- Brezani, Tchécoslovaquie




