RIBOUT Albert, Joseph

RIBOUT Albert, Joseph // Naissance : 29-6-1898 à Sérans (Orne) ; Domicile : Sérans Orne () ; Repression : Déporté le 28-7-1944 à  ; 15-4-1945 à Dachau (Allemagne) ; Décédé

Albert Ribout est le fils de Marthe Lainé, cultivatrice, et de Léopold Ribout, ouvrier. Il grandit à la ferme familiale située à Sérans et devient aide de culture. Le 15 avril 1918, il est incorporé au 101e régiment d’infanterie et participe aux dernières offensives contre l’Allemagne. Le 7 mai 1921 à Loucé (Orne), il épouse Juliette Vienne née en 1901 à Sérans. Quelques semaines plus tard, le 26 juin 1921, après trois ans de service, il est renvoyé dans ses foyers et retourne dans son village natal. Devenu facteur-auxiliaire à Écouché, une commune voisine, il réside dans la ferme de ses parents au lieu-dit La Harmonière à Sérans. Le 2 septembre 1939, le jour même de la mobilisation générale, il est incorporé au bataillon de l’air 122 à Chartres (Eure-et-Loir). Démobilisé le 24 avril 1940, il ne participe donc pas à la bataille de France et reprend son emploi de facteur dans l’Orne.

Le 3 mai 1944, des Feldgendarmes se présentent au bureau de poste d’Écouché et arrêtent Albert Ribout à son retour de tournée. Selon sa femme, il est interné le jour même à la prison d’Argentan (Orne). Le lendemain matin, il escorté jusqu’à son domicile par deux gendarmes allemands qui fouillent la maison à la recherche d’une carabine, déclarée comme déposée à la mairie de Sérans en application d’une ordonnance de juin 1940, mais restée introuvable lors d’un contrôle opéré par l’occupant. Accusé de détention illégale d’arme de chasse, il est incarcéré à Argentan puis à Alençon (Orne) à compter du 25 mai 1944. Après avoir vraisemblablement transité par une prison parisienne, il est déporté dans le secret absolu le 28 juillet 1944 depuis la gare de l’Est à Paris dans un convoi de 33 déportés classés Nacht und Nebel (NN) placés dans un wagon cellulaire accroché au train de voyageurs du Paris-Berlin. Le lendemain, il arrive au KL de Natzweiler-Struthof et devient le matricule 20 210. À l’approche de l’armée alliée, les détenus sont évacués le 5 septembre 1944 vers le camp de concentration de Dachau. Albert Ribout y est immatriculé sous le numéro 101 876 à son arrivée, le lendemain. Il meurt le 15 avril 1945 au KL de Dachau quelques jours avant la libération par les armées alliées.

Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Sérans et son corps repose dans la nécropole nationale du Struthof (carré I, rang 3, tombe 34) à Natzweiler (Bas-Rhin).

Sources: Arolsen ; SHD-Caen : 21P530794 ; AD61 : 3NUMECEC470/3E2_470_7, R1278 ; bddm.org ; memorialgenweb.org

Sébastien Beuchet