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SAMPAIX Lucien, Albert

Né le 13 mai 1899 à Sedan (Ardennes) ; domicilié à Paris (Seine) ; fusillé le 15 décembre 1941 à Caen (Calvados).

SAMPAIX Lucien, Albert // Naissance : 13-5-1899 à Sedan (Ardennes) ; Domicile : Paris NA () ; Repression : Fusillé le 15-12-1941 à Caen (Calvados) ; Décédé

Fils de Charles, ouvrier tisseur, et d’Augustine Houdelette, Lucien Sampaix est le cinquième enfant d’une famille de sept. Il entre, à l’âge de douze ans, en apprentissage dans une usine de métallurgie, où il acquiert la qualification d’ajusteur-mécanicien. Pendant l’exode de 1914, il travaille chez des paysans de la Marne, puis dans une brasserie à Rouen (Seine-Inférieure). En 1921, il revient à Sedan et est employé dans le textile, notamment chez Monnet, Grosselin, puis dans la métallurgie aux Aciéries de Longwy (Meurthe-et-Moselle). C’est là que Lucien Sampaix commence à militer, adhérant d’abord au syndicat Confédération générale du travail unitaire (CGTU) de la métallurgie, puis, en 1923, au Parti communiste français. Au mois d’avril 1924, il épouse Yvonne Colas, également militante (et qui deviendra résistante). Le couple à trois enfants : Simone née en 1924 (militante et résistante, rescapée des camps d’Auschwitz et Ravensbrück), Jacques né en 1928 et enfin Pierre né en 1930. Devenant secrétaire, à la fois, du syndicat local des Métaux ainsi que du rayon de Sedan, il participe à toutes les luttes, comme celles de la Ruhr en 1923 ou de la guerre du Rif en 1925, animant des réunions ou organisant des grèves dans le Sedanais et à Raucourt (Meurthe-et-Moselle), publiant en 1927 des articles économiques, sociaux et politiques sur la situation à Sedan. Cette riche activité militante lui vaut d’être remercié à de multiples reprises par ses employeurs.

Désigné en 1929 comme secrétaire général de la région Nord-Est (Aisne, Ardennes, Marne) du

Parti communiste, le militant s’installe à Reims (Marne) et débute sa vie de permanent dirigeant la grève de la serrurerie Borderel, débauchant les ouvriers de l’usine Laval, organisant la grève des métallurgistes de Guise (Aisne), toujours prêt à prendre part aux mouvements revendicatifs.

Lucien Sampaix devient directeur du journal L’Exploité et publie de nombreux articles, dont certains appellent à la fraternisation des soldats et des ouvriers. Ayant été à l’origine du parrainage du 106e Régiment d’infanterie par les ouvriers du syndicat du Bâtiment, il fut arrêté, le 12 avril 1930 puis relâché. Condamné à six mois de prison et cinq cents francs d’amende au mois de mai 1931, il entre dans la clandestinité, mais est à nouveau arrêté à Charleville (Ardennes) en novembre 1931. Confirmée par la cour d’appel, sa condamnation le conduisit aux prisons de Reims (Marne) et de La Santé (14e) à puis à la centrale de Clairvaux (Aube). Après neuf mois de détention, il est libéré à la faveur d’une amnistie présidentielle. Pendant son incarcération, où il avait obtenu le statut de détenu politique, Lucien Sampaix avait été, à titre de protestation, deux fois candidat aux élections cantonales de Sedan d’octobre 1931 où il obtient 2 213 voix sur 15 772 inscrits. Lucien Sampaix est alors appelé à la rédaction de l’Humanité pour s’occuper de la rubrique « Informations politiques ». Côtoyant Gabriel Péri, Paul Vaillant-Couturier et Louis Aragon, il devient, en juillet 1936, secrétaire général de l’Humanité sous la direction de Marcel Cachin. Il se présente aux législatives de 1936 dans la deuxième circonscription du 10e arrondissement de Paris et recueille soit 15,6 % des suffrages.

À l’Humanité, Lucien Sampaix utilise sa plume pour défendre les soldats et mener des campagnes notamment contre les « cagoulards » ou les agissements de la « 5e colonne ». Le 28 juillet 1939, à la suite d’un article publié le 18 juillet et dans lequel il met en cause diverses personnalités désignées par leurs initiales, Lucien Sampaix est cité à comparaître devant la 12e chambre du tribunal correctionnel de la Seine pour « inculpation de divulgation de renseignements relatifs à une affaire en cours d’instruction », la presse évoquant une « divulgation de renseignements relatifs aux enquêtes et informations » concernant les affaires de trahison et d’espionnage. La cour acquitte le rédacteur et son journal.

Mobilisé, le militant est ensuite affecté « spécial » dans une usine de Levallois (Seine) mais le directeur refuse de le prendre malgré son ordre de mobilisation. Lucien Sampaix participe alors à la parution de l’Humanité clandestine et est arrêté le 19 décembre 1940. Transféré de camps en camps, il réussit à s’évader le 25 décembre 1940 et regagne Paris. Il reprend contact avec le Parti communiste clandestin, mais il est de nouveau arrêté le 27 mars 1941 et incarcéré à la prison de La Santé. À la suite de l’exécution par un résistant d’un officier allemand au métro Barbès à Paris, Lucien Sampaix est traduit devant la section spéciale créée par Vichy, offrant ainsi des victimes expiatoires aux nazis, qui le condamne aux travaux forcés à perpétuité. Transféré à la prison de Caen, il figure parmi les 13 otages fusillés le 15 décembre 1941 à 10h18 à la caserne du 43e régiment d’artillerie en représailles des attentats du 28 novembre et du 7 décembre 1941 commis contre des soldats de la Wehrmacht. Ses compagnons d’infortunes sont Léon Thibert Lien interne, Paul Vaguet Lien interne, François Langouët Lien interne, Michel Farré Lien interne, Robert Moussu Lien interne, Émile Billot Lien interne, Joseph Di Fusco Lien interne, Octave Lamand Lien interne, Léon Hérisson-Garin Lien interne, Henri Darracq Lien interne, Jean Morvan Lien interne et Bernard Friedmann Lien interne.

À Caen, son nom est inscrit sur le mur commémoratif de l’ancienne caserne du 43e Régiment d’artillerie ainsi que sur la plaque du centre pénitentiaire du quartier Beaulieu. À Paris sa mémoire est honorée sur la plaque commémorative des écrivains au Panthéon ainsi que sur deux plaques commémoratives, rue Émile Desvaux (19e) et rue du bois (19e). Son nom figure également sur le monument commémoratif des fusillés de la Résistance (20e) ainsi que sur la stèle commémorative aux résistants à Villeparisis (dans l’actuelle Seine-et-Marne)

Sources : SHD-Caen : 21P396648 ; Quellien J. (dir.), Livre mémorial des victimes du nazisme dans le Calvados, 2004, p.216 ; fusilles-40-44.maitron.fr ; memorialgenweb.org ; memoirevive.org

Nathalie Viet-Depaule

Mots-clés :

Fusillé
  • 13-5-1899
  • Sedan, Ardennes
  • Paris
  • 29-3-1941
  1. Caen, Calvados
Décédé
  • 15-12-1941
  • Caen, Calvados
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