SCHAFIR Moïse

SCHAFIR Moïse // Naissance : 22-3-1893 à Jitomir (Empire russe) ; Domicile : Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 22-6-1942 à  ; 17-7-1942 à Auschwitz (Pologne) ; Assassiné

Moïse Schafir est né dans un grand centre juif de l’Empire russe (actuelle Ukraine) et il a peut-être émigré en France pour fuir les pogroms, nombreux dans la région jusque dans les années 1920. La France le reconnaît comme réfugié russe. Au plus tard en 1922, année où naît son fils Adolphe , il est établi à Paris. Quand en 1926, il épouse sa compagne polonaise Scheva Blusztein, il réside 12 rue Boinod dans le 18e arrondissement et il est ouvrier tailleur. Dans les années 1930, il devient marchand forain et selon son dossier d’étranger de la préfecture de Seine-Inférieure, il partage désormais sa vie entre Paris et Rouen. Il semble s’établir plus durablement dans la capitale normande en octobre 1939. Il y habite 13 rue des Augustins avec sa famille et fait les marchés de la région.

En octobre 1940, il doit se faire recenser comme Juif avec son épouse et son fils, et sa fiche d’étranger est tamponnée du J rouge. Puis en mars 1941, il est sommé d’apposer l’affiche « entreprise juive » sur son étal, prélude à l’interdiction d’exercer sa profession de commerçant au contact du public. Dans la soirée du 6 mai 1942, il est arrêté à son domicile par la police française dans la rafle de 77 hommes de 18 à 55 ans, la première dont sont victimes les Juifs de l’agglomération rouennaise. La rafle ayant été décidée et préparée par la Gestapo de Paris et la Sipo-SD régionale, c’est dans le secteur allemand de la prison Bonne-Nouvelle qu’il est d’abord détenu. Le 12 mai au matin, il est conduit avec les autres hommes, sous escorte allemande, à la gare de Rouen où on lui fait prendre le train de Paris pour le conduire à Drancy. De là, il est déporté dans le convoi no 3 du 22 juin 1942 qui emmène un millier de Juifs, principalement de sexe masculin, à Auschwitz. Soumis au travail forcé sous le matricule 41 112, Moïse Schafir est assassiné moins d’un mois plus tard, le 17 juillet 1942.

Sa mémoire est honorée par une inscription sur le Mur des Noms du Mémorial de la Shoah à Paris.

Sources : SHD-Caen : 21P 536 309 ; AD76 : 22W/Z27846, 3352W2, 51W170 ; Archives de Paris : D2M8 293, 444, 670 ; EC (Paris 12e et 18e) ; ressources.memorialdelashoah.org, victims.auschwitz.org

Corinne Bouillot