SCHLUMBERGER Xavier, Maurice

SCHLUMBERGER Xavier, Maurice // Naissance : 27-10-1925 à Versailles (Seine-et-Oise) ; Domicile : Saint-Ouen-le-Pin Calvados () ; Repression : Déporté le 15-8-1944 à  ; 11-1-1945 à Ellrich (Allemagne) ; Décédé

Membre d’une célèbre famille protestante originaire d’Alsace, Xavier Schlumberger partage son temps entre Paris, où il suit ses études secondaires au lycée Janson de Sailly, et le domaine familial de l’abbaye du Val Richer. Son père, Maurice, et ses frères aînés Rémy et Georges sont aussi passés par le très réputé établissement du 16e arrondissement. À la fin de l’année scolaire 1942-1943, Xavier Schlumberger termine son année de 1e C. Il est encore un adolescent, mais il se fait remarquer par son audace et un activisme peut être puisé dans son engagement chez les Eclaireurs unionistes de France. Des prises de parole sur la voie publique, alors qu’il est juché sur un socle de statue, lui valent deux passages, heureusement sans conséquence, au commissariat de police. En mai 1943, son frère Georges, étudiant à l’école des sciences politiques de Paris, a entrepris le projet de rejoindre la France libre, soit par l’Afrique du nord, soit par l’Angleterre, en passant par l’Espagne. Lui-même a décidé de passer à l’action en intégrant un petit maquis en formation créé par d’anciens cadres de l’école d’Uriage, aux confins de la Seine-et-Oise et de la Seine-et-Marne, dans le secteur de Corbeil-Etampes-Fontainebleau. Arrêté par la Gestapo le 5 juin 1944, le jeune étudiant de 18 ans est incarcéré à la prison de Fresnes (Seine) où il est laissé pendant plus d’un mois dans l’ignorance de son sort. Alors que les Alliés ne se trouvent plus qu’à quelque 70 kms de Paris, les Allemands forment un des derniers convois de déportation à destination de l’Allemagne. Le 15 août, Xavier Schlumberger est déporté depuis la gare de Paris-Pantin vers le camp de concentration de Buchenwald où il ne parvient que le 20 août. Immatriculé sous le numéro 77 517, il est, la quarantaine passée, transféré vers le camp de Dora, le 3 septembre, puis le Kommando d’Ellrich où il est décédé le 11 janvier 1945.

Son nom figure sur les plaques commémoratives du presbytère de Lisieux, 39-45 de la Sorbonne, des mairies de Paris (7e) et de Marne-la-Coquette, du lycée Hoche ainsi que de l’église réformée de Versailles. Sa mémoire est honorée également sur le monument commémoratif du lycée Janson de Sailly (Paris, 16e) et les monuments aux morts de Marne-la-Coquette et Saint-Ouen-le-Pin

Sources : SHD-Caen : 21P 140023, Liste officielle des décédés à Ellrich ; AD78 : tables décennales, 1923-1932, 4 E 5600 ; FMD, Livre-mémorial des déportés partis de France, tome III, 20024, p. 187 ; Manfred Bornemann, Ellrich, 1944-1945, p. 20 ; Thiery L.(dir.), Le livre des 9 000 déportés de France à Mittelbau-Dora, 2020, p.2067-2068 ; Quellien J. (dir.), Livre mémorial des victimes du nazisme dans le Calvados, 2004, p.217 ; memorialgenweb.org

Gérard Fournier