
Photo : Yad Vashem
SIMON Jean, Armand, Louis
Né le 28 janvier 1874 à Elbeuf (Seine-Inférieure) ; domicilié à Elbeuf ; déporté le 13 février 1943 à Auschwitz ; assassiné.
SIMON Jean, Armand, Louis // Naissance : 28-1-1874 à Elbeuf (Seine-Inférieure) ; Domicile : Elbeuf Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 13-2-1943 à ; ; Assassiné
Fils de Louis Salomon Simon, Jean est issu du côté paternel d’une famille de fabricants de drap installée à Elbeuf depuis le XIXe siècle et française depuis plusieurs générations ; sa mère Léonie Godchaux vient d’une famille, juive elle aussi, d’industriels drapiers du Luxembourg. Jean apprend le métier de teinturier, mais quand son frère aîné reprend l’entreprise familiale, il s’établit comme agriculteur dans l’Eure. Il est mobilisé pendant la Première Guerre mondiale et affecté dans les transports. Il épouse en 1924 Eugénie Muller, protestante alsacienne, mais le couple n’a pas d’enfants. Au moment du recensement des Juifs d’octobre 1940, Jean est déclaré sans profession. Un témoignage rapporte que non pratiquant, il refuse jusqu’à la fin de se considérer comme Israélite. Après un bref exode, il réside pendant l’occupation dans sa maison de ville à Elbeuf, 3 rue Guérot. À plusieurs reprises, il est spolié par l’occupant des objets précieux qu’il a collectionnés.
Dans la nuit du 15 au 16 janvier 1943, il est arrêté à son domicile elbeuvien par la police française au cours de la grande rafle de Seine-Inférieure qui doit « liquider le département de ses Juifs ». Organisée par la section antijuive de la Gestapo de Paris en liaison avec la Sipo-SD, la rafle touche dans l’agglomération rouennaise et à Elbeuf des Juifs français et étrangers, adultes et enfants. Conduit au « centre d’accueil » de la rue Poisson à Rouen où sont regroupées les personnes arrêtées pendant la nuit, Jean Simon est transféré, au matin, au camp de Drancy. Il est déporté dans le convoi no 48 du 13 février 1943 à destination d’Auschwitz, où il est très probablement gazé à son arrivée, le 18 février 1943 selon la date retenue par l’administration. D’après un témoignage, son épouse Eugénie se suicide en novembre 1945 en comprenant qu’il ne rentrera pas de déportation.
Le nom de Jean Simon figure sur la stèle des Juifs déportés du cimetière Saint-Jean à Elbeuf.
Sources : SHD-Caen : 21P 539 194 ; AD76 : 3352W2, 1R2977 ; AM (Elbeuf) : 4H-ELB136, ELB137 ; D. Chauvel, « La communauté juive et les synagogues à Elbeuf (1846 à 1911) », Bulletin de la Société de l’Histoire d’Elbeuf no 20, « Les Juifs elbeuviens déportés », ibid, no 21, 1994 ; A. Sher-Simon, « La saga des Simon. Un siècle de tissage à Elbeuf », ibid, no 38, 2002.
Corinne Bouillot
Mots-clés :
- 28-1-1874
- Elbeuf, Seine-Inférieure
- Elbeuf, Seine-Inférieure
- 15-1-1943
- Elbeuf, Seine-Inférieure
- Rouen, Seine-Inférieure
- Drancy, Seine
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