KOURTZMANN Sara, Golda

KOURTZMANN Sara, Golda // Naissance : 25-12-1897 à Varsovie (Empire russe) ; Domicile : Le Havre Seine-Inférieure () ; Repression : Déportée le 29-7-1942 à  ;  ; Assassinée

Sara Sliwka est née Kourtzmann/Kurzman, mais on trouve aussi « Kourtzimann » dans les documents administratifs. Elle est, comme son mari Aron , ressortissante polonaise quand elle émigre en France. Autorisée à le rejoindre au Havre où il a trouvé un emploi de travailleur industriel, elle y arrive en mars 1931 avec ses deux jeunes enfants nés en Pologne, Szejndla (Suzanne)  et Isaac (Jacques) . La famille, qui s’agrandit en 1932 et 1933 avec la naissance de Slata (Jacqueline) et de Macha (Madeleine), est domiciliée 5 rue des Raffineries au plus tard à partir de 1935. Sara n’exerce pas d’activité rémunérée.

Les Sliwka sont Juifs et doivent se faire recenser comme tels à l’automne 1940 dans la ville occupée. En octobre 1941, Sara quitte Le Havre avec ses enfants en direction de l’Oise, peut-être en même temps que d’autres évacués des quartiers menacés par les bombardements, et est enregistrée comme réfugiée à Boursonne dans l’arrondissement de Senlis. Mais dans leur nouvelle commune de résidence, où Aron la rejoint et où ils habitent Villa Maxence, les six membres de la famille sont aussi fichés et contrôlés comme Juifs. Un bordereau de la préfecture de juin 1942 indique que chacun d’eux a dû remettre un point de sa carte de textile en échange des étoiles jaunes qu’il est contraint de porter en application de l’ordonnance allemande du 28 mai. Juste après la rafle du Vel d’Hiv, qui se prolonge par des arrestations de Juifs étrangers dans tout le département de l’Oise, Sara Sliwka est arrêtée le 20 juillet 1942 à Boursonne par la gendarmerie française, avec son mari et ses deux aînés. Elle est contrainte d’abandonner ses deux filles cadettes, arrêtées ultérieurement. Transférée au centre de rassemblement de Laon (Aisne), puis à Drancy le 21 juillet, elle est déportée le 29 juillet 1942 dans le convoi no 12 à destination d’Auschwitz, où elle est assassinée.

Sa mémoire est honorée sur le monument havrais Résistance et Déportation (« Mme Schlivka ») et sur le Mur des Noms du Mémorial de la Shoah à Paris.

Sources : AN/CDJC : F/9/5730 ; AD76 : 22WZ27866 ; AD60 : 371W1787, 121W13/1, 121W14/1, 76W149, 76W150 ; F. Mercier : « Formerie, des Juifs en sursis ». L’opération ‘vent printanier’ dans l’Oise », in L’Oise dans la Seconde Guerre mondiale, p. 59, 62-63, 69

Corinne Bouillot