
Photo : ONaCVG
SORET Louis, Georges
Né le 27 octobre 1891 au Havre (Seine-Inférieure) ; domicilié au Havre ; déporté le 15 juillet 1944 à Neuengamme ; rescapé.
SORET Louis, Georges // Naissance : 27-10-1891 à Le Havre (Seine-Inférieure) ; Domicile : Le Havre Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 15-7-1944 à ; ; Rescapé Brezani Tchécoslovaquie
Louis Soret, fils de professeur, est médecin au Havre où il réside, 23 rue du maréchal Joffre. Marié depuis 1920, le couple est sans enfant. Mobilisé lors de la Campagne de France en 1939, il est démobilisé le 12 août 1940 à Agen (Lot-et-Garonne). De retour à son domicile, il s’organise pour aider des soldats britanniques restés en France à regagner l’Angleterre par l’Espagne. Par ailleurs, sa profession de médecin lui permet de sauver de nombreux jeunes du Service du travail obligatoire (STO) en falsifiant leur dossier médical et en leur procurant de faux papiers. Agent de renseignement dans le réseau Saint-Jacques, Louis Soret transmet ainsi ses informations à Londres. En même temps, il fait partie du groupe de Jean Andréani au Havre, plus orienté vers l’action. Le médecin se révèle particulièrement actif pour la Résistance puisqu’il fait aussi du renseignement à partir du 1er octobre 1942, pour le réseau belge Zéro-France, qui travaille pour la Sûreté belge et le renseignement interallié.
Mais le 12 juin 1944, le résistant est arrêté à son domicile par la Gestapo du Havre en tant que « otage d’honneur », dans le cadre de la politique répressive allemande ciblant les notables après le Débarquement de Normandie. Du 12 au 24 juin 1944, il est incarcéré à Rouen, sûrement à la prison Bonne-Nouvelle. Puis il est transféré au camp de Royallieu à Compiègne (mle 42 478) où il est interné jusqu’au 15 juillet 1944, probablement dans le camp C avec les autres personnalités.
De Compiègne, il est déporté le 15 juillet 1944 à Neuengamme, où il arrive le 18 juillet (mle 37 554). Prominent selon la terminologie allemande, il reste au camp central et n’est pas soumis au travail forcé. Dans le Block où elles sont regroupées, les personnalités-otages s’inventent une vie culturelle. Si leurs conditions s’avèrent moins dure que celles des autres déportés, les hommes souffrent néanmoins de la sous-alimentation. Le salut vient de la Croix-Rouge suédoise qui évacue tous les otages en car le 12 avril 1945. Pour autant, ils ne sont pas encore libérés. Après un long périple via le KL Flossenbürg, Louis Soret est conduit avec tout le groupe au camp de Theresienstadt où il est hébergé dans la forteresse du camp, du 15 au 27 avril. Il est ensuite transféré au camp de Brezani, près de Prague, où il est détenu du 1er au 8 mai 1945. Il est libéré dans la nuit du 8 au 9 mai 1945 par les maquisards tchèques. Vu sa qualité de personnalité-otage, il est rapatrié en avion le 18 mai 1945 et transite par le centre d’accueil Lutetia.
Malgré les séquelles de la déportation, il reprend l’exercice de la médecine et se remarie. Il est décédé le 12 janvier 1976 au Havre. Une rue de cette commune porte son nom.
Sources : SHD-Caen : 21 P 676684 ; AD76 : 3868W95 ; EC (Le Havre) ; havrais-en-resistance.fr
Chantal Cormont
Mots-clés :
- 27-10-1891
- Le Havre, Seine-Inférieure
- Le Havre, Seine-Inférieure
- 12-6-1944
- Le Havre, Seine-Inférieure
- Rouen, Seine-Inférieure
- Compiègne, Oise (42478)
- Neuengamme (37554)
- Theresienstadt
- Brezani
- 8-5-1945
- Brezani, Tchécoslovaquie




