
Photo : ONaCVG
TRICOT André, Henri, François, Léon
Né le 2 septembre 1894 à Etroeungt (Nord) ; domicilié à Elbeuf (Seine-Inférieure) ; déporté le 21 janvier 1943 à Hinzert ; rescapé.
TRICOT André, Henri, François, Léon // Naissance : 2-9-1894 à Etrœungt (Nord) ; Domicile : Elbeuf Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 21-1-1943 à ; ; Rescapé Dachau Allemagne
Engagé en 1914, André Tricot est rapidement capturé et reste ainsi prisonnier des Allemands pendant toute la guerre. Depuis 1933, il est photographe à Elbeuf, 35 rue de Caudebec. Il s’est marié avec Simonne Jolly à Paris, le 15 mai 1920 et le couple élève désormais leurs cinq enfants. Il est arrêté à son domicile par deux policiers de la Sipo-SD sur dénonciation le 27 septembre 1942. Il a fourni des papiers à des soldats canadiens arrêtés à Dieppe (Seine-Inférieure), après l’échec de l’opération Jubilee. En effet, le 19 août 1942, un raid allié de grande ampleur se déroule sur le port et les côtes adjacentes, mais dont l’issue s’avère un dramatique échec. Si de nombreux soldats sont fait prisonniers, d’autres réussissent à s’évader. C’est ainsi que André Tricot donne à des Canadiens des photos d’identité destinées à la fabrication de faux papiers.
Lors de son interrogatoire, il est confronté à René Masselin
, arrêté dans le cadre de l’hébergement des évadés canadiens à Bosc-Roger-en-Roumois
(Eure). Neuf autres personnes sont impliquées dans cette affaire. Il était entré dans
le réseau d’évasion Shelburn comme « Isolé » à partir d’août 1942. Il est incarcéré au Palais de justice de Rouen
(Seine-Inférieure) le 27 septembre 1942, jusqu’à une date inconnue. Puis il est transféré
à la prison du Cherche-Midi à Paris (Seine) jusqu’au 21 janvier 1943.
Il est déporté depuis la gare de l’Est à Paris au camp SS d’Hinzert où il arrive le 22 janvier (mle 6 043) et où il est catalogué NN, Nacht und Nebel, c’est-à-dire Nuit et Brouillard. Une procédure qui prévoit la déportation dans le plus grand secret des ennemis du Reich afin de les juger en Allemagne. C’est ainsi que le 14 avril 1943, les autorités allemandes le transfèrent à la prison de Wolfenbüttel puis à celle de Breslau. Il est ensuite détenu à Brieg, d’où il est envoyé au camp de concentration de Gross-Rosen le 13 octobre 1944 (mle 68 095). D’abord affecté au Kommando de Kamenz le 21 décembre 1944. Il est déporté ensuite au KL Dachau le 16 mars 1945 (mle 146 122), peut-être à cause de la progression des Alliés. Selon son témoignage, il exerce des tâches de « découpage, ajustage, terrassement, port de matériaux divers » et dut subir « coups et mauvais traitements en particulier à Hinzert et Gross-Rosen ».
Il est libéré par l’armée américaine en avril 1945, le 28 ou le 29, selon les sources. André Tricot est rapatrié par le centre d’accueil frontalier de Mulhouse (Haut-Rhin) le 1er août 1945 après une courte convalescence du 3 au 7 juin 1945, à l’hôpital militaire français n° 413 installé à Reichenau sur le lac de Constance, puis au sanatorium « Alsace » en Forêt Noire.
Il s’est éteint à Elbeuf le 9 décembre 1960.
Sources : Arolsen ; SHD-Caen : 21P684211 ; AD76 : 3868W99 ; EC (Etroengt )
Jean-François Maillard
Mots-clés :
- 2-9-1894
- Etrœungt, Nord
- Elbeuf, Seine-Inférieure
- 27-9-1942
- Elbeuf, Seine-Inférieure
- Rouen, Palais de justice, Seine-Inférieure
- Paris, Prison du Cherche-Midi, Seine
- Hinzert (6043)
- Wolfenbüttel
- Breslau
- Brieg
- Gross-Rosen (68095)
- Kamenz (68095)
- Dachau (146122)
- 29-4-1945
- Dachau, Allemagne




