
BOITTE Suzanne, Camille, Raymonde, Marguerite
Née le 15 mai 1919 à Colombes (Seine) ; domiciliée à Vernon (Eure) ; déportée le 11 août 1944 vers Saarbrücken ; exécutée le 18 janvier 1945 à Ravensbrück.
BOITTE Suzanne, Camille, Raymonde, Marguerite // Naissance : 15-5-1919 à Colombes (Seine) ; Domicile : Vernon Eure () ; Repression : Déportée le 11-8-1944 à ; 18-1-1945 à Ravensbrück (Allemagne) ; Décédée
Fille de Edmond Boitte, employé des chemins de fer et de Louise Lemesle, Suzanne Boitte passe son enfance entre Colombes et Vernon dans l’Eure où résident ses grands-parents. Marié en 1938 à Gabriel Mertzisen, le couple est domicilié en Normandie en attendant la naissance de leur fille Danielle en décembre 1939. Mais le couple passe peu de temps dans la région. En effet, la jeune femme rejoint son mari officier aviateur qui se trouve dans son pays natal, l’Algérie, au moment de l’armistice en 1940. Après le débarquement allié en Afrique du Nord, en novembre 1942, Gabriel Mertzisen se rend en Angleterre et se met au service de la France libre. Quant à son épouse, elle répond elle aussi à l’appel de la France libre le 18 janvier 1943 : le colonel Merlin recrute des opératrices pour le corps féminin des Transmissions, vite surnommée « Les Merlinettes ». Elle rejoint les services de la DGSS, la Direction générale des Services spéciaux, nouvelle dénomination des services de renseignements du BCRA. Après un entraînement soutenu, Suzy Lemesle de son nom de résistante, est parachutée avec trois autres agentes féminines en France occupée, près de La Souterraine en Haute-Vienne dans la nuit du 6 avril 1944. Mais la mission tourne court.
Arrêtée à Paris par la Gestapo le 27 avril 1944, Suzanne Mertzisen est conduite à la maison d’arrêt de Fresnes puis au fort de Romainville où elle retrouve ses camarades d’Alger, elles aussi, incarcérées. Le 11 août, un convoi secret quitte la gare de Pantin emmenant des résistants de la France libre parmi lesquels se trouvent sept femmes françaises, britanniques ou américaines, agents du SOE ou du BCRA. D’abord déportée au KL de Saarbrücken Neue Bremm où elle arrive le 17 août, Suzanne Mertzisen rejoint le camp de Ravensbrück, le 2 septembre. Elle est immatriculée 61 139. S’estimant injustement traitées, réclamant le statut de prisonnier de guerre, ses camarades de déportation témoignent de sa combativité : « Elle est allée réclamer à Suhren le droit de recevoir des colis de la Croix-Rouge ». Avec ses camarades, elles sont convoquées trois fois… Mais elles disparaissent lors du dernier entretien avec leur bourreau car, depuis l’été 1944, un ordre provenant de Ernst Kaltenbrunner prévoit l’exécution des agents du SOE ou du BCRA. Suzanne Mertsizen meurt le 18 janvier 1945. Seules des camarades déportées témoignent : « Dans la montagne de vêtements de l’Effektenammer, on retrouva la robe grise de Suzanne Mertsizen : il n’y avait trace ni de balles ni de sang. Une Allemande qui travaillait là y jeta un coup d’œil et porta la main à son cou en signe de pendaison. »
Une plaque commémorative initialement placée dans la cathédrale Saint-Louis de l’hôtel des Invalides à Paris rappelle le martyr de 56 agents des services de transmission. Elle est désormais visible, depuis 1997, dans la salle d’honneur du 8e régiment des transmissions dans la forteresse du Mont-Valérien.
Sources : SHD-Caen : 21P427703 ; AD 27 : 2111W27 ; T. Fontaine, Femmes en déportation, p. 44 ; S. Helm, Si c’est une femme, p.626-627 ; memorialgenweb.org
Françoise Passera
Mots-clés :
- 15-5-1919
- Colombes, Seine
- Vernon, Eure
- 27-4-1944
- Paris, Seine
- Fresnes, Prison centrale de Fresnes, Seine
- Les Lilas, Fort de Romainville, Seine
- Saarbrücken, Neue Bremm
- Ravensbrück (61139)
- 18-1-1945
- Ravensbrück, Allemagne




