YOUROWSKI Jacobo dit Jacob

YOUROWSKI Jacobo dit Jacob // Naissance : 3-12-1913 à Moisés Ville (Argentine) ; Domicile : Le Havre Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 31-7-1943 à  ;  ; Assassiné

Jacobo Yourowski, déporté sous le prénom de Jacob, est né dans une colonie juive de la province argentine de Santa Fe où séjournaient ses parents Lieba  et Anna Oulisky, des Juifs originaires de l’Empire russe. À l’âge de quatre mois, il arrive à Paris (Seine) où naît son frère Isaac en 1915, puis il vit au Havre à partir de 1921. Après y avoir obtenu son certificat d’études primaires, il fréquente l’École pratique de commerce et d’industrie, puis celle des officiers mécaniciens pour la Marine dont il est un excellent élève. Mais il doit interrompre sa formation en 1932 car il est de nationalité argentine et ne parvient pas à obtenir sa naturalisation. Devenu soudeur dans un garage, puis ajusteur dans le chantier naval Forges et Chantiers de la Méditerranée (ateliers du Havre), il se déclare propriétaire, pendant l’occupation allemande, du fonds de cordonnerie qu’exploite son père 35 rue Voltaire. C’est aussi à cette adresse que ce célibataire sans enfant est domicilié avec sa famille.

En février 1941, après que l’affiche « entreprise juive » a été apposée sur l’atelier familial, Jacobo, qui ne semble pas s’être fait recenser comme Israélite et compte sur la protection de son consulat, fait valoir qu’il est ressortissant d’un pays neutre et affirme qu’il n’a que deux grands-parents juifs pour demander son retrait. En décembre 1941, il part vivre à Paris, où il est domicilié en dernier lieu 28 rue Myrha dans le 18e arrondissement. En 1943, alors qu’il tente de passer en Espagne avec des faux papiers pour rejoindre les troupes alliées, il est arrêté dans les Pyrénées à proximité de la frontière. Identifié comme Juif, il est interné le 19 juin à Drancy (mle 70 865) et la Gestapo demande sa déportation immédiate, en dépit de sa nationalité qui aurait encore dû le protéger à cette époque. C’est dans le convoi no 58 du 31 juillet 1943 qu’il part alors vers Auschwitz, où il est assassiné.

Au Havre, son nom est gravé sur le monument Résistance et Déportation, et à Paris, il figure sur le Mur des Noms du Mémorial de la Shoah.

Sources : Mémorial de la Shoah : F/9/5630, F/9/5739, XLIX-27 ; SHD-Caen : 21P 551 512 ; AD76 : 32WZ92906, 4M2587 ; stevemorse.org/france ; ressources.memorialdelashoah.org ; museodelholocausto.org.ar ; lanacion.com.ar (article de M. Oliveira-Cézar sur les déportés juifs argentins, 2014).

Corinne Bouillot