
BOULOGNE Georges, Lezin, Clair
Né le 1er août 1868 à Bailleul-la-Vallée (Eure) ; domicilié à Saint-André-de-l’Eure (Eure) ; déporté le 15 décembre 1941 à Wupperthal ; décédé le 12 août 1944 à Sachsenhausen.
BOULOGNE Georges, Lezin, Clair // Naissance : 1-8-1868 à Bailleul-la-Vallée (Eure) ; Domicile : Saint-André-de-l'Eure Eure () ; Repression : Déporté le 15-12-1941 à ; 12-8-1944 à Sachsenhausen (Allemagne) ; Décédé
D’après son livret militaire, Georges Boulogne mesure 1m64, a les cheveux châtains,
les yeux gris-bleu. Séminariste, il est dégagé de ses obligations militaires en 1894.
Au moment de la Seconde Guerre mondiale, il est curé doyen de l’église de Saint-André-de-l’Eure.
Très tôt, il s’engage dans la Résistance, au sein du réseau Hector dont Pierre Aussanaire
est l’initiateur dans l’Eure. Mais à l’automne 1941 un agent de l’Abwehr a infiltré l’organisation et provoque le démantèlement du réseau. Au total, 900 personnes
sont arrêtées sur le territoire national dans l’opération Fall Porto ; une soixantaine sont relâchées faute de preuve. Le père Boulogne est arrêté le 9
octobre 1941 par la police allemande et rapidement transféré à Fresnes, dès le lendemain.
Le 15 décembre 1941, Georges Boulogne est déporté de la gare de l’Est à Paris vers la prison de Wupperthal. Dans ce convoi, ils sont environ 90 détenus, déportés selon le décret Nacht und Nebel qui prévoit d’envoyer les opposants et ennemis dans le plus grand secret sur le territoire du Reich pour y être jugés. Le prêtre est transféré le 6 mai 1942 vers la prison de Anrath, près de Düsseldorf-Krefeld dans la Ruhr, puis emprisonné du 10 juin au 15 août 1942 dans le camp de Hinzert, en tant que prisonnier « U ». Le 16 août 1942, il est déporté une seconde fois vers Anrath où il séjourne à l’hôpital. L’abbé Quidet, un aumônier prisonnier au stalag, a raconté sa visite : « Je l’avais rencontré dans l’Eure, deux ou trois fois, avant la guerre, mais je ne le reconnaissais pas. Il a beaucoup vieilli et ses cheveux sont blancs. Quand je lui eus dit qui j’étais et d’où j’étais, il m’embrassa avec émotion. Il était sans nouvelle de personne, aussi vous devinez sa joie. Depuis quinze jours il avait quitté sa prison pour entrer à l’hôpital à la suite de violentes douleurs d’estomac. Il est remis maintenant mais de bonnes personnes s’arrangent pour prolonger son séjour ». Selon lui, les causes de souffrances du Père Boulogne sont multiples : la faim, l’isolement, le silence perpétuel, l’impossibilité de célébrer la messe… Il termine en affirmant que le pauvre vieillard de 75 ans, ne pourra que très difficilement passer une autre année dans de telles conditions.
Le père Boulogne quitte Anrath le 3 février 1944 pour être jugé à Breslau le 14 février. Le 23 mai, le vieillard est transféré vers le camp de concentration de Sachsenhausen (mle 83 618). Il décède au Revier, le 12 août 1944.
Sources : SHD-Caen : LA-18964-19113 ; evreux.catholique.fr
Francine, Claudine Morvan
Mots-clés :
- 1-8-1868
- Bailleul-la-Vallée, Eure
- Saint-André-de-l'Eure, Eure
- 9-10-1941
- Eure
- Evreux, Eure
- Fresnes, Seine
- Wuppertal
- Anrath
- Hinzert
- Sachsenhausen (83618)
- 12-8-1944
- Sachsenhausen, Allemagne




