
Photo : SHD-Caen
BOULONGNE Yves, Pierre, Fulbert
Né le 13 mai 1921 aux Essarts-Varimpré (Seine-Inférieure) ; domicilié à Hautot-sur-Seine (Seine-Inférieure) ; déporté le 16 septembre 1943 à Buchenwald ; rescapé.
BOULONGNE Yves, Pierre, Fulbert // Naissance : 13-5-1921 à Les Essarts-Varimpré (Seine-Inférieure) ; Domicile : Hautot-sur-Seine Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 16-9-1943 à ; ; Rescapé Buchenwald Allemagne
Depuis la rentrée 1940, Yves Boulongne est instituteur à Hautot-sur-Seine où il réside, après sa formation à l’École normale de Rouen. C’est également un champion d’athlétisme de haut niveau. Il s’engage dans la Résistance, dès octobre 1940, au sein d’un groupe d’étudiants constitué par Georges Brutelle, puis au Front National au printemps 1941. Il distribue aussi les tracts du Parti communiste, sans adhérer pour autant.
À la demande de Georges Brutelle
et aussi de Madeleine Dissoubray
, une militante communiste, il se rend le 17 septembre 1941 à la Section spéciale
de la cour d’appel de Rouen, afin de témoigner en faveur de deux étudiants roumains,
communistes et juifs, Gérard Abramovici
et Serge Widerman. Mais compromis par la découverte d’une lettre lors d’une perquisition
chez le communiste Michel Muzard
le 2 juillet 1941, et de tracts carbonisés à son domicile le 4 juillet, il a fait
l’objet d’une instruction judiciaire. C’est pourquoi il est aussi convoqué à l’audience
du 17 septembre, en comparution libre, et jugé avec les onze prévenus communistes
interpellés le 2 juillet et les jours suivants. Reconnu coupable d’activités communistes
pour détention de tracts, il est condamné à 5 ans d’emprisonnement et 5 000 F d’amende
et arrêté. En revanche, les deux étudiants sont relaxés. Ce qu’ignore alors Yves Boulongne,
c’est qu’il est soupçonné de trahison par le PCF. Consulté à l’automne 1941 par un
interrégional des Jeunesses communistes, Georges Brutelle garantit sa loyauté.
Yves Boulongne est d’abord incarcéré à la prison Bonne-Nouvelle à Rouen du 17 septembre 1941 au 3 janvier 1942, puis il est transféré à la centrale de Poissy, où il est détenu jusqu’au 19 mai 1943 (mle 8 394). Il bénéficie alors de nombreux soutiens qui exercent une pression sur le préfet : son père, Gustave Boulongne, grand mutilé de la Première Guerre mondiale et décoré de la Légion d’honneur en 1934, l’inspecteur d’académie, le maire de sa commune d’origine et conseiller général, le sénateur, la Ligue de Normandie de la Fédération française d’athlétisme. Il est gracié partiellement par décret du chef de l’État du 29 avril 1942 : sa peine d’emprisonnement est réduite de moitié. Mais à Poissy, il craint d’être fusillé comme otage. Une nouvelle démarche est entreprise pour obtenir la garantie qu’il ne sera pas fusillé. La réponse tombe le 16 mai 1942 : « La Feldkommandantur vous informe qu’elle ne peut pas répondre à votre question. Vous voudrez bien à l’avenir ne plus faire de pareilles demandes ». En outre, le 21 avril 1943, les autorités allemandes refusent sa remise de peine.
Ramené à Bonne-Nouvelle, il est incarcéré du 19 mai au17 juin 1943 puis remis aux Allemands. Le 17 juillet 1943, il est transféré et interné au camp de Royallieu à Compiègne (mle 15 658).
Le 16 septembre 1943, il est déporté à Buchenwald (mle 21 658) où il reste jusqu’à
la libération du camp. Triangle rouge, il est aussi mentionné Meerschaum, ce qui le destinait à travailler au service de l’industrie de guerre. Mais il a
la chance d’être affecté au Kommando tailleur. Une solidarité se met en place entre normaliens de Rouen, dont bénéficie
Paul Le Goupil
qui arrive à Buchenwald en mai 1944. En retour, il reçoit deux mandats venant de
la famille Le Goupil. Pour survivre intellectuellement, Yves Boulongne écrit des poèmes
et organise une résistance culturelle. Il prend part à la libération du camp le 11
avril 1945, les armes à la main, aux côtés de Marcel Paul. Il est rapatrié le 8 mai
1945 par le centre Lutetia à Paris.
Ses poèmes sont publiés dès 1946 et sous le titre Mémoire rayée en 1982.
Yves Boulongne est décédé le 25 janvier 2001 à Sainte-Marguerite-sur-Mer (Seine-Maritime).
Sources : Arolsen ; SHD-Vincennes : 16P80393 ; SHD-Caen : 21P715029 ; AD76 : 51W411, 2924W31, 3868W13, 245W19, FRAD076_09AV014 (Brutelle) ; AP ; Le Goupil P. Un Normand dans …Itinéraire d’une guerre, P. 163-179, 186 ; chateaudhautot.over-blog.com
Chantal Cormont
Mots-clés :
- 13-5-1921
- Les Essarts-Varimpré, Seine-Inférieure
- Hautot-sur-Seine, Seine-Inférieure
- 17-9-1941
- Rouen, Seine-Inférieure
- Rouen, Prison Bonne-Nouvelle, Seine-Inférieure
- Poissy, Seine-et-Oise (8394)
- Rouen, Prison Bonne-Nouvelle, Seine-Inférieure
- Compiègne, Royallieu, Oise (15658)
- Buchenwald (21658)
- 11-4-1945
- Buchenwald, Allemagne




