CAJON Marcel, René, Henri

CAJON Marcel, René, Henri // Naissance : 22-1-1921 à Bellechaume (Yonne) ; Domicile : Alençon Orne () ; Repression : Déporté le 2-9-1943 à  ;  ; Rescapé Bergen-Belsen Allemagne

Fils célibataire de René Cajon, boulanger, et de Renée née Thorelle, épicière, il habite au 102 rue de Bretagne à Alençon et exerce le métier de menuisier-ébéniste. Il n’a pas d’activité de résistant. En décembre 1942, Marcel Cajon est requis pour l’Organisation Todt à Cherbourg (Manche) puis convoyé en Allemagne au titre du STO le 18 juin 1943 avec son collègue et ami René Haise . Tous deux ont, selon eux, l’intention de s’évader. Lors d’un arrêt en gare de Sotteville-lès-Rouen (Seine-Inférieure), ils descendent du train avec une dizaine de camarades requis et écrivent à la craie sur les wagons « Vive de Gaulle, à bas Hitler, Laval au Poteau ». La Feldgendarmerie est appelée en renfort, les hommes sont rattrapés dans les dix minutes suivantes et accusés d’être des communistes faisant de la propagande antiallemande. Tous sont emmenés à la prison du palais de justice de Rouen (Seine-Inférieure) où ils restent jusqu’au 29 juin 1943 puis ils sont transférés au camp de Royallieu à Compiègne (mle 16 223) dans l’Oise.

Le 2 septembre 1943, Marcel Cajon est déporté au KL de Buchenwald (mle 20 124) et placé en quarantaine à son arrivée deux jours plus tard. Le 29 septembre, il est dirigé vers le Kommando de Dora, camp annexe de Buchenwald près de Nordhausen. Il doit y travailler avec le Kommando Sievers chargé, selon le témoin et historien André Sellier (mle 39570) « du bétonnage des sols et des voûtes à certains endroits ». Dès que les baraques sont construites, au printemps de 1944, Marcel Cajon a une place au Block 25 jusqu’à son affectation au Kommando d’Ellrich de sinistre mémoire. Cependant, il revient à Dora le 14 septembre et y reste jusqu’à l’évacuation du camp devenu autonome de Mittelbau-Dora le 4 avril 1945. Son convoi d’évacuation arrive le 11 avril à Bergen-Belsen.

Il est libéré du « camp des casernes » par les troupes britanniques le 15 avril 1945 et rapatrié le 30 avril par camion et chemins de fer. Marcel Cajon épouse Paulette Tourenne le 23 avril 1946 à Fresnay-sur-Sarthe (Orne). Il décède le 18 décembre 1974 à Champosoult (Orne).

Sources : Archives Arolsen ; SHD-Caen ; 21P720688 ; EC (Bellechaume) ; Liste de l’Amicale de Buchenwald ; AD61 1W183 ; Thiery L. (dir.), Livre des 9 000 déportés de France à Mittelbau-Dora, p. 362.

Bernard Doncker, Sébastien Beuchet