CARBON Désiré, Aimé, Adrien, Arsène

CARBON Désiré, Aimé, Adrien, Arsène // Naissance : 28-12-1923 à Avranches (Manche) ; Domicile : Avranches Manche () ; Repression : Arrêté au sein du Reich le 17-2-1944 à 5-4-1945 à Mauthausen (Autriche) ; Décédé

À l’arrivée des Allemands dans la Manche, Désiré Carbon habite chez ses parents, Louis et Julia, à Avranches, au lieu-dit Pivette. Célibataire, il exerce la profession de chiffonnier. En 1942, sa présence est signalée à Rennes mais c’est à Paris qu’il signe, le 7 juillet 1943, un contrat de travail pour l’Allemagne. Quelques jours plus tard, il rejoint la ville de Rodolfzell/Bodensee où il est embauché à l’usine Ernst Büche comme manœuvre.

Quelques semaines seulement après son arrivée, le 14 août 1942, Désiré Carbon quitte son lieu de travail avec un jeune Niçois, Louis Frusta. Ils gagnent ensemble la ville de Konstanz avec la ferme intention de passer en Suisse pour regagner la France. Mais ils sont arrêtés par des douaniers allemands à proximité immédiate de la frontière et placés le jour même en détention préventive à la prison de Konstanz. Le 7 septembre 1943, les deux Français comparaissent devant l’Amstgericht de la ville. Désiré Carbon est condamné à 12 semaines de prison, son camarade à six. Le Manchois, plus âgé, est en effet reconnu comme l’initiateur de la tentative d’évasion. Il est libéré de la prison de Konstanz à l’issue de sa peine le 8 novembre 1943.

Remis au travail à Villingen, Désiré Carbon est de nouveau arrêté le 17 février 1944 pour « manifestation antiallemande ». Il transite par Lörrach et Waldshut avant son incarcération, le lendemain, à la prison de Singen. Le 15 mars 1944, il est interné à l’Arbeitserziehungslager (AEL, camp de rééducation) de Niederbühl administré par la Gestapo qui impose aux détenus un régime particulièrement difficile. Après cinq semaines de « dressage », il réintègre le 20 juin la prison de Singen, avant d’être transféré le 25 septembre au camp de Flossenbürg où il est enregistré le lendemain (mle 26978). Le 23 octobre 1944, il fait partie d’un transport pour Mauthausen où il arrive le 25 (mle 108550). Affecté au commando de Gusen, il tombe malade. Il est ramené le 1er mars 1945 au camp central où il meurt le 5 avril.

Son nom est gravé sur le monument aux morts d’Avranches ainsi que sur celui érigé à Saint-Lô en mémoire des victimes du nazisme de la Manche.

Sources : Arolsen ; SHD-Caen : 21P433241 ; memorialgenweb.org

Arnaud Boulligny