CASSIGNEUL Pierre, André

CASSIGNEUL Pierre, André // Naissance : 4-4-1922 à Cabourg (Calvados) ; Domicile : Cabourg Calvados () ; Repression : Déporté le 2-9-1943 à  ; 21-12-1943 à Buchenwald (Allemagne) ; Décédé

Cinquième enfant d’une famille de neuf, Pierre Cassigneul a la chance d’avoir des parents suffisamment aisés, son père est entrepreneur de maçonnerie, pour faire des études. Il fait ses premiers pas dans le monde du travail au sein de l’entreprise familiale, comme dessinateur industriel. Appartenant à la classe d’âge 1922, il est concerné par la loi sur le service du travail obligatoire (STO) et, à la mi-juin 1943, il reçoit une convocation pour se rendre à l’Arbeitseinsatz, Bureau de placement, attaché à la FK 723 à Caen, afin de passer une visite médicale, avant son départ. Déclaré apte, la préfecture du Calvados lui expédie quelques jours plus tard, sa carte de travail portant mention de son affectation en Allemagne. Pierre Cassigneul monte à bord du train, en gare de Caen, le 30 juin, mais lors d’un arrêt en gare de Mézidon, la situation dégénère, exactement comme l’avant-veille, au départ de Caen. Des cris, des insultes contre Pétain, Laval et les Allemands. Des requis descendent du train sur le quai et commencent à piller un chargement de fromages en instance de chargement. Il est 20 heures. Les fonctionnaires allemands de la Reichbahn, présents, interviennent pour faire cesser le chahut. Peine perdue, ils sont dépassés. Ces derniers demandent alors des renforts, par téléphone, à Caen. À 20h45, des agents de la Gestapo, épaulés par la Feldgendarmerie et quelques gendarmes français arrivent sur les lieux. Les requis, au nombre de 196, ont regagné les wagons, mais douze d’entre eux, désignés au hasard, et considérés par la Gestapo comme responsables, sont descendus sur le quai, puis emmenés à la Maison d’arrêt de Caen. Pierre Cassigneul est du nombre. Son parcours, tragique, est ensuite le même que les onze autres jeunes requis du Calvados. Transféré au camp de Compiègne-Royallieu (mle 16 738), il est déporté le 3 septembre 1943 vers le camp de Buchenwald. Arrivé le lendemain dans le camp de concentration, il devient le détenu 20 736. Officiellement, le jeune Cabourgeais de 21 ans y est décédé d’une congestion pulmonaire le 21 décembre 1943.

Sources : Arolsen : 5653355 à 5653368 , AD14 : EC (Cabourg), recensements de Cabourg 1926-1936, 9W 3 ; FMD, Livre mémorial des déportés partis de France, tome I, 2004, p. 1065

Gérard Fournier