
ANNE Henri, Adrien, François
Né le 2 novembre 1920 à Sainte-Croix-sur-Mer (Calvados) ; domicilié à Sainte-Croix-sur-Mer, déporté le 25 août 1941 ; rescapé.
ANNE Henri, Adrien, François // Naissance : 2-11-1920 à Sainte-Croix-sur-Mer (Calvados) ; Domicile : Sainte-Croix-sur-Mer Calvados () ; Repression : Déporté le 25-8-1941 à ; ; Rescapé Nieder-Roden Allemagne
Issu d’une famille nombreuse de neuf enfants, Henri, le quatrième de la fratrie, travaille dès 14 ans, comme ouvrier agricole. Son père, journalier, mobilisé en 1915, a combattu dans la réserve du 36e RI et s’est illustré sur le champ de bataille « avec sang-froid et bravoure » comme l’indique la citation à l’ordre du régiment qui lui est décernée, le 30 décembre 1918. Aussi l’Occupation allemande est-elle très mal vécue par l’ancien combattant de 14-18 et les membres de sa famille. Lors d’un déplacement entre Ver-sur-Mer (Calvados) et Sainte-Croix-sur-Mer, au début du mois de juin 1941, Henri remarque le long de la route la présence d’un câble téléphonique de l’armée allemande. Sans réfléchir aux conséquences, le jeune homme de 20 ans conçoit le projet de revenir saboter le câble, ce qu’il met à exécution le soir même. La gendarmerie de Creully (Calvados) est alors requise par l’autorité allemande pour diligenter une enquête. Rapidement les soupçons se portent sur la famille Anne et sa nombreuse progéniture. Le 19 juin, les gendarmes appréhendent Henri Anne qui ne fait pas de difficultés pour avouer le sabotage. Le chef de la brigade de Creully en informe sa hiérarchie qui communique l’information aux Allemands. Le jour même, les autorités allemandes emmènent le garçon pour interrogatoire, puis le font incarcérer à la Maison d’arrêt de Caen, en attente de son procès. La justice militaire allemande est saisie, et le 15 juillet 1941, le tribunal de la Feldkommandantur 723 condamne Henri Anne à la peine de mort, sentence commuée peu après en une peine de dix ans de travaux forcés, à effectuer en Allemagne. Le 21 août, il est transféré à la prison de Fresnes (Seine), puis déporté le 25, depuis la gare de Paris-Est, dans un convoi de 16 hommes et 3 femmes, vers la prison de Karlsruhe. Celle-ci n’est qu’une étape de courte durée. Le Calvadosien est ensuite dirigé vers le pénitencier de Rheinbach qu’il quitte le 30 octobre pour la prison de Siegburg. Après presque trois ans de détention, il est déplacé le 4 septembre 1944, en passant par Dieburg, vers le camp de Nieder-Roden. C’est là que les troupes américaines le libèrent le 9 mars 1945. Rapatrié par Thionville, Henri Anne retrouve sa famille à Sainte-Croix-sur-Mer, le 21 mai.
Sources : SHD-Caen : LA-18964, LA-19113, AD14 : EC, recensements de Sainte-Croix-sur-Mer 1921-1936 ; Déclaration d’Henri Anne à la gendarmerie le 16 mai 1948 ; FMD, Livre mémorial des déportés de France, tome I, 2004, p.292.
Gérard Fournier
Mots-clés :
- 2-11-1920
- Sainte-Croix-sur-Mer, Calvados
- Sainte-Croix-sur-Mer, Calvados
- 19-6-1941
- Sainte-Croix-sur-Mer, Calvados
- Caen, Calvados
- Fresnes, Seine
- Karlsruhe
- Rheinbach
- Siegburg
- Dieburg
- 9-3-1945
- Nieder-Roden, Allemagne




