CHENE Paul, Jean, Marie

CHENE Paul, Jean, Marie // Naissance : 6-1-1913 à Falaise (Calvados) ; Domicile : Falaise  Calvados () ; Repression : Déporté le 6-5-1945 à Dachau (Allemagne) ; Décédé

Paul Chéné est issu d’un milieu modeste. Sur son acte de naissance, son père Pierre, 28 ans, est mentionné comme valet de chambre à Bernières-sur-Mer (Calvados) et sa mère, Marie, née Ménard, 33 ans, exerce le métier de cuisinière. A l’âge adulte, le Falaisien est devenu électricien et s’est marié le 14 avril 1936 à Falaise. Le couple est demeuré sans enfant. Le destin de Paul Chéné bascule avec son arrestation par la Gestapo, le 5 juillet 1943, à son domicile, 1, Rue Basse Saint-Michel à Falaise. Son nom est prononcé dans l’enquête que mène la Sipo-SD de Caen, à la suite de la découverte d’un groupe de résistance à Falaise, dirigé par le négociant en textiles Jean-Michel Cauchy . La police allemande arrête l’électricien et perquisitionne son domicile. « Pendant son interrogatoire, on a constaté qu’il n’avait rien à faire avec l’organisation de résistance de Cauchy. […] Contre Chéné, on a établi une enquête à part, à cause de possession d’armes défendues. Le dossier a été transmis au tribunal de la Feldkommandantur 723 », peut-on lire dans le rapport final de la Sipo-SD de Caen, retrouvé miraculeusement avenue Kléber à Paris, après la Libération. Si les armes découvertes au cours de la perquisition avaient été identifiées comme faisant partie du dépôt d’armes caché près du domicile des Cauchy (armes de fabrication anglaise), Paul Chéné aurait été considéré par les Allemands comme membre du réseau Prosper. Il aurait connu le même itinéraire dans les prisons et les camps que celui des résistants arrêtés dans le cadre de cette affaire. Or, après sa détention à la Maison d’arrêt de Caen, celui-ci est dirigé vers la prison du Cherche-Midi, à Paris (6e), le 19 août 1943, alors que tous les résistants du réseau arrêtés à Falaise et ses environs sont transférés à Compiègne. À partir de ce moment, il devient très difficile de connaître avec certitude le parcours de Paul Chéné. Déporté à l’automne 1943, passé vraisemblablement par Flossenbürg, il serait arrivé à Dachau (mle 57172) le 28 octobre 1943. Affecté au Block 23, il aurait été vu à la libération du camp, mais n’a donné aucun signe de vie à sa famille. Porté disparu, son épouse l’espère encore en vie en 1946, en zone russe. Le tribunal de Falaise le déclare Mort pour la France, le 1er juillet 1946, en Allemagne. Finalement, Paul Chéné est reconnu par l’arrêté du 9 mai 2021, décédé le 7 mai 1945 à Dachau.

Sources : SHD-Caen : 21P435867 ; JORF n° 0165 du 18 juillet 20212, p. 11791, Fournier G., Le serpent chauve devient zazou, p. 189

Gérard Fournier