KAHN Germaine

KAHN Germaine // Naissance : 13-8-1913 à Merzig (Allemagne) ; Domicile : Alençon Orne () ; Repression : Déportée le 13-2-1943 à  ;  ; Assassinée

Germaine Meyer – souvent prénommée « Lilli » – est la cadette de Julius  et Ida Kahn , née le 19 août 1913 à Merzig, en Sarre. Elle fait des études au conservatoire de Sarrebruck et devient professeur de piano. En 1935, après le référendum pour l’annexion de la Sarre par le Reich, toute la famille Kahn/Bonnem émigre. Avec ses parents, elle s’installe à Alençon, rue des Granges, au printemps 1936.

À Saverne (Haut-Rhin) où vit sa grande sœur Herta, elle rencontre Albert Meyer  qui chante dans la chorale de la synagogue. Ils se marient le 8 juillet 1938. Le couple s’installe ensuite à Sarrebourg en Moselle. 

Quand arrive la guerre, Albert est affecté à la défense de la Ligne Maginot. Lilli retourne chez ses parents. En juin 1940, Albert est démobilisé et la rejoint rue des Granges. Tous deux travaillent alors dans le magasin d’Alfred et Edgard Kahn , les deux frères de Lilli, internés dans des camps de travail pour étrangers en zone Sud. Lilli donne aussi quelques leçons de piano.

En janvier 1941, Alfred est arrêté pour avoir tenu des propos hostiles à Hitler. Il est condamné à 3 ans de détention, emprisonné à Caen, puis déporté en Allemagne.

Lilli reste avec ses parents, sa sœur Gustel Bonnem  et ses trois enfants. Le 13 juillet 1942, Gustel et ses deux aînés (Berthold  et Edith ) sont arrêtés et déportés. Parce qu’elle est française par son mariage, Lilli échappe à cette première rafle. Mais le 9 octobre, les Allemands reviennent et cette fois arrêtent tout le monde : Lilli, Julius et Ida, ses parents, Rudolph , le petit dernier de Gustel, et Rebecca Bonnem  la grand-mère de Rudolph. Tous sont transférés à Drancy.

Le 6 novembre, Julius, Ida, Rebecca et Rudolph sont déportés à Auschwitz. Française, Lilli bénéfice d’un sursis et reste à Drancy jusqu’au 13 février 1943 puis elle est déportée à Auschwitz par le convoi n°48. À son arrivée au camp, le 15 février, elle est assassinée.

Après la guerre, son frère Alfred Kahn pose rue des Granges, à Alençon, une plaque à la mémoire des membres de la famille assassinés ; la plaque est déplacée ensuite place Bonet. En 1962, la « famille Kahn » est inscrite sur le mur du square des déportés. Son nom figure également à Yad Vashem et sur le mur des noms du Mémorial de la Shoah à Paris. En 2002, à Merzig, des pavés mémoriels au nom des Bonnem et des Kahn sont posés dans le sol.

Sources : SHD-Caen : 21P557653 ; Mémorial Yad Vashem ; AP (Evelyne Kahn) ; AP (Herbert Friedemann) ; Le journal d’Ida Kahn, éditions Elkana, 2021

Erwan Cheminel