KAHN Julius

KAHN Julius // Naissance : 27-11-1867 à Merzig (Allemagne) ; Domicile : Alençon Orne () ; Repression : Déporté le 6-11-1942 à  ;  ; Assassiné

Julius Kahn est né le 27 novembre 1867 dans une famille juive à Merzig, en Sarre. Il devient marchand de bestiaux, comme son père et possède également quelques terres. Il vit dans une relative aisance. Il épouse Ida Kaufmann  ; de leur union naissent Gustel  (1903), Alfred (1904), Herta (1906), Edgar  (1907) et Germaine , dite Lilli (1913).

En janvier 1935, la Sarre est rattachée à l’Allemagne. Toute la famille décide alors d’émigrer : la branche Bonnem tente sa chance en Palestine tandis que Julius et Ida suivent leur fils Alfred en France. En décembre, Alfred achète un commerce à Alençon ; ses parents le rejoignent en septembre 1936 et s’installent au 25 rue des Granges.

L’année suivante, les Bonnem ainsi que leur fils Edgar, son épouse Liesel et leur fille Berthie les rejoignent après l’échec de leur installation en Palestine.

En 1940, ses fils Alfred et Edgard et son beau-fils Marcel Bonnem  sont incorporés dans les Groupements de Travailleurs Etrangers (GTE) et transférés en zone sud. Il ne les reverra jamais.

Le 13 juillet 1942, les Allemands arrêtent sa fille Gustel et ses deux aînés, Edith  et Berthold . Ils sont transférés à Pithiviers (Loiret) puis à Auschwitz dont ils ne reviendront pas. Le 9 octobre, la Felgendarmerie vient l’arrêter, ainsi que sa femme Ida, sa fille Germaine, Rudolph , son petit-fils et la grand-mère de Rudolph, Rebecca Bonnem . Ils sont détenus d’abord à la caserne Bonet à Alençon puis transférés à Drancy le 16 octobre. Ils y passent trois semaines puis, le 6 novembre, Rudolph, Rebecca, Ida et Julius sont déportés par le convoi n°42, arrivé à Auschwitz le 8. Etant donné leur âge, ils sont certainement « sélectionnés » pour la chambre à gaz dès leur arrivée.

Après la guerre, son fils Alfred Kahn pose rue des Granges, à Alençon, une plaque à la mémoire des membres de la famille assassinés ; la plaque est déplacée ensuite place Bonet. En 1962, la « famille Kahn » est inscrite sur le mur du square des déportés. Son nom figure également à Yad Vashem et sur le mur des noms du Mémorial de la Shoah à Paris. En 2002, à Merzig, des pavés mémoriels au nom des Bonnem et des Kahn sont posés dans le sol.

Sources : SHD-Caen : 21P467581 ; AN : F/9/5752 ; AD 61 : M 1073, 1W24 ; AP (Evelyne Kahn-Heffès) ; AP (Herbert Friedemann) ; Le journal d’Ida Kahn, Elkana, 2021 ; yvng.yadvashem.org

Erwan Cheminel